Le nombre de demandes d’asile explose en Suisse

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Guerre en UkraineLe nombre de demandes d’asile explose en Suisse

Berne prévoit au moins 22’000 nouvelles demandes pour 2022. Jamais depuis la crise des réfugiés de 2015 et 2016, ce nombre n’avait été si élevé.

La halle 1 de Palexpo accueille des réfugiés ukrainiens à Genève.

La halle 1 de Palexpo accueille des réfugiés ukrainiens à Genève.

Laurent Guiraud/Tamedia

La guerre en Ukraine pèse lourdement sur les statistiques du Secrétariat d’État aux migrations (SEM). En effet, celui-ci prévoit que le nombre de demandes d’asile déposées en Suisse avoisine les 22’000, soit près de 7000 de plus qu’en 2021, annonce-t-il dans un communiqué jeudi. Rien qu’en septembre il a enregistré 2681 demandes. Du jamais vu depuis la crise des réfugiés de 2015 et 2016, selon lui.

De plus, quelque 2700 personnes venant d’Ukraine ont présenté une demande de statut de protection S dans les centres fédéraux pour requérants d’asile (CFA), précise-t-il.

9500 places à disposition

Les cantons, les communes et la Confédération sont sous pression. «Ils travaillent d’arrache-pied afin de préparer des places d’hébergement supplémentaires et, ainsi, offrir un lit et un toit à l’ensemble des requérants d’asile et des personnes en quête de protection», écrit le SEM. Celui-ci précise avoir prolongé l’exploitation de plusieurs bâtiments de l’armée et en exploite d’autres. Il affirme disposer d’un peu plus de 9500 places. De leur côté, les cantons sont également en train d’augmenter leur nombre de places d’hébergement dans le domaine de l’asile.

Par ailleurs, le SEM a besoin de personnel supplémentaire pour encadrer les réfugiés ayant fui l’Ukraine. L’armée lui vient en aide en fournissant des véhicules et des chauffeurs pour le transport des personnes. Du personnel pourrait aussi être fourni par l’Office fédéral de la police pour aider aux vérifications de l’identité et de la provenance des requérants.

Accélérer les procédures

Le SEM a en outre pris des mesures en vue d’accélérer encore les procédures d’asile et d’augmenter le nombre de décisions rendues chaque mois en matière d’asile. De plus, depuis le début de la crise ukrainienne, l’Office fédéral de la douane et de la sécurité des frontières soutient également le Secrétariat aux migrations.

Mais si le taux d’occupation des centres fédéraux pour requérants d’asile dépasse un niveau critique, il faudra les répartir en partie dans les cantons plus tôt qu’actuellement, prévient le SEM. «Tel serait le cas si le nombre de nouvelles demandes d’asile restait largement supérieur à 2500 par mois», précise-t-il.  «Une partie des requérants ne pourrait alors pas rester dans les CFA jusqu’à la fin de leur procédure accélérée et à l’exécution de leur renvoi.»

Pour rappel, Genève avait lancé un appel à la solidarité en septembre pour trouver de nouvelles familles d’accueil. D’ici à la fin de l’année, le canton s’attend à un afflux important de personnes qui fuient la guerre. Davantage de personnes seront contraintes de fuir leur foyer en Ukraine, avait prévenu le 11 octobre le haut-commissaire aux réfugiés de l’ONU Filippo Grandi, après que des missiles russes se sont abattus sur Kiev et d’autres villes ukrainiennes.

(cht)

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