Ski alpinPinturault: «Je n’ai pas grand-chose à perdre»
Le Français sera l’un des grands favoris du combiné des Jeux de Pékin, jeudi, mais aussi un sérieux outsider par rapport au géant de dimanche.
- par
- Christian Maillard Yanking
Champion du monde du combiné en 2019 à Åre, Alexis Pinturault court toujours – comme Aleksander Aamodt Kilde d’ailleurs – après la consécration olympique. Le Français, victorieux du général de la Coupe du monde la saison dernière et en argent aux JO de PyeongChang en 2018, a l’occasion de combler enfin ce manque ce jeudi à Yanking, sur les hauteurs de Pékin.
Alexis Pinturault, dans quel état d’esprit étiez-vous ce mardi, avant d’aborder ces Jeux de Pékin?
Je n’ai pas grand-chose à perdre. Comme je fais une saison qui n’est pas mirobolante, je ne peux que m’amuser et donner le meilleur de moi-même. Je suis un athlète qui peut skier très vite, il ne faut pas que j’en doute. Je dois réunir tout ça et reprendre confiance, réaligner le tout et, si j’arrive à le faire, ça peut donner de belles choses.
Quelles étaient vos sensations ce mardi lors du super-G?
Je dois avouer que c’était un peu en demi-teinte. Mon ski était plutôt bon, plutôt juste. Là où je suis un peu plus déçu, c’est le résultat final (ndlr: 11e, à 1’’42 de Mayer). Un peu comme sur les entraînements de descente, la piste s’accélère, ça va de plus en plus vite. On l’a vu aussi sur la descente. Ça, c’est quelque chose que je ne pouvais pas maîtriser. Si j’avais pu prendre le 19, je l’aurais pris, mais il ne me restait que le 3 ou le 1 pour les dossards. Et pourtant, avec le 3, je reste en tête jusqu’à ces dossards qui sont allés plus rapidement. Là je ne résiste plus du tout. Derrière, ça va de plus en plus vite, et même un Kilde se prend 7 dixièmes en bas. Sur cette piste, il y a un phénomène qu’on ne contrôle pas.
Le vent?
A priori, il n’y avait pas beaucoup de vent, mais il suffit que quelqu’un en ait un peu de dos ou de face, et sur la dernière section, le «canal», ça fait vite une grosse différence. Kilde fait partie des meilleurs glisseurs du monde, et il prend sept dixièmes! Moi, il faut que je retienne la manière. Je n’avais pas le dossard idéal, mais le ski était bon, les intentions étaient bonnes,
Vos Jeux sont enfin lancés…
Oui, j’étais excité et très heureux au départ, avec de l’envie, c’est important. Ça me lance dans ces Jeux, oui, et il va y avoir de belles épreuves derrière.
Notamment le combiné, jeudi, où vous serez le favori…
Oui, et ça me permet encore de skier sur la piste, mercredi lors de l’entraînement du combiné, et c’est toujours important de prendre des informations pour la suite. Aujourd’hui, même si c’était une course, ça reste une manière de prendre des repères, c’est toujours bien.
Vous êtes-vous aussi entraîné en slalom?
Oui, mais ce n’est pas facile, car il faut aussi se reposer. J’ai fait beaucoup de doubles séances, du slalom ou du géant en parallèle des entraînements de descente. Les horaires sont assez stricts, il faut jongler avec tout ça.
Le combiné est-il votre gros objectif de ces Jeux?
Si l’on prend les statistiques, probablement que je suis le grand favori. Mais le géant fait également partie de mes objectifs. Ce sont deux belles disciplines pour moi. Je sais ce qu’il me reste à faire: je dois tout donner.
Et quels seront vos adversaires lors du combiné?
Comme d’habitude, tous les slalomeurs, soit Marco Schwartz, Loïc Meillard, Aleksander-Aamodt Kilde, Vincent Kriechmayr et Justin Murisier.