Risque d’effondrement énergétique: «Nous avons besoin d’alternatives aux chauffages électriques mobiles»

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Risque d’effondrement énergétique«Nous avons besoin d’alternatives aux chauffages électriques mobiles»

Craignant d’avoir froid en hiver, la population suisse s’équipe de radiateurs électriques. Une solution qui comporte des risques non négligeables selon les experts.

Les radiateurs électriques ont la cote en Suisse.

Les radiateurs électriques ont la cote en Suisse. 

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La guerre en Ukraine fait craindre des pénuries d’énergie. Et alors que les craintes d’un manque de gaz en hiver sont réelles, de nombreux Suisses prennent des mesures afin d’éviter de se retrouver sans chauffage dans quelques mois. Ils achètent plus de radiateurs électriques que jamais. C’est du moins ce que révèle Galaxus. Le commerçant en ligne annonce que les ventes de ces produits ont «explosé» au cours des derniers mois.

En juin, il en a vendu 370% de plus que pour la même période en 2021 et l’augmentation a même été de 470% au mois de juillet, rapporte la «SonntagsZeitung» (article abonné) qui précise que la tendance est toujours à la hausse.

Experts préoccupés

Cette situation préoccupe les experts. «L’utilisation de milliers de chauffages électriques de secours peut entraîner une grande instabilité pour le budget énergétique de la Suisse», explique Michael Frank, directeur de l’Association des entreprises électriques suisses (AES). En effet, si les chauffages à gaz sont remplacés par des modèles électriques de secours, «la consommation d’électricité augmentera massivement dans une situation déjà tendue», poursuit-il, avant d’ajouter: «nous aurions alors un gros problème non seulement pour le gaz mais bientôt aussi pour l’électricité».

Selon le directeur de l’AES, il existe un risque que «les lacs d’accumulation, qui sont centraux pour l’approvisionnement en électricité en hiver, se vident plus rapidement». Au vu de ce constat, il déconseille «vivement» de miser sur les radiateurs électriques de secours.

La «SonntagsZeitung» a fait le calcul: il y a en Suisse près de 300’000 foyers (soit environ 700’000 personnes) équipés de chauffages au gaz. Même si seul 30% du gaz utilisé pour chauffer les ménages est remplacé par de l’électricité, cela nécessitera 4 térawattheures d’électricité supplémentaire en hiver – soit la moitié de l’électricité stockée en hiver dans les barrages suisses. M. Friedl arrive aux mêmes résultats, précise le journal alémanique.

Le chauffage au bois

Bien qu’un plan d’urgence soit prévu en cas de pénurie de gaz, le journal alémanique déplore que les autorités éludent la question d’une solution de chauffage alternative. Pour Michael Frank, «il n’y a pas de recette miracle. Mais nous avons besoin d’alternatives aux chauffages électriques mobiles. Cette réflexion doit être menée suffisamment tôt».

L’Office fédéral pour l’approvisionnement économique du pays (OFAE) est également d’avis qu’il est dangereux d’utiliser des chauffages électriques d’urgence car cela «aggraverait la situation». Une solution envisageable serait de passer au chauffage au bois «tant que l’approvisionnement en bois est assuré», précise l’OFAE. Mais tout le monde n’a pas de cheminée ou de poêle  chez soi…

(aze)

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