Pakistan: Emprisonné, Imran Khan reste dans «un bon état d’esprit»

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PakistanEmprisonné, Imran Khan reste dans «un bon état d’esprit»

Malgré de dures conditions carcérales, l’ex-Premier ministre pakistanais garde le moral, selon son porte-parole.

Des manifestations éparses rassemblant quelques dizaines de personnes ont été signalées, notamment devant la Haute cour de Lahore, le 7 août 2023.

Des manifestations éparses rassemblant quelques dizaines de personnes ont été signalées, notamment devant la Haute cour de Lahore, le 7 août 2023.

AFP

L’ancien Premier ministre pakistanais Imran Khan, condamné à trois ans de prison pour corruption, est dans «un bon état d’esprit» malgré de dures conditions carcérales, a affirmé son porte-parole lundi. Ses avocats s’emploient à obtenir sa libération sous caution et la suspension de la décision de justice.

Imran Khan, qui souhaitait se présenter aux élections prévues d’ici à la fin de l’année après avoir été chassé du pouvoir par une motion de censure en avril 2022, a été condamné samedi par un tribunal et aussitôt arrêté à son domicile. Il a depuis été transféré dans une prison, vieille d’un siècle, à la périphérie de la ville historique d’Attock, à environ 60 kilomètres à l’ouest de la capitale Islamabad.

«Il est détenu dans des conditions déplorables, indignes d’un être humain, mais il est dans un bon état d’esprit», a déclaré à l’AFP le porte-parole d’Imran Khan, Raoof Hasan. Selon son porte-parole, l’ancien Premier ministre souhaite «dire au peuple que ‘je ne transigerai pas sur mes principes’».

Un avocat a visité Imran Khan lundi et obtenu la procuration qui leur permet de déposer une demande de mise en liberté sous caution en son nom et de faire appel pour qu’il soit transféré dans une «cellule de classe A», plus confortable et généralement réservée aux personnalités. «Nous espérons pouvoir obtenir la libération sous caution, la suspension de la décision et la révocation de la disqualification», a déclaré Raoof Hasan.

Un matelas à même le sol

Le septuagénaire est détenu dans une cellule dite «de classe C», où il dort sur un matelas à même le sol, avec juste assez de place pour un tapis de prière, selon Raoof Hasan. Il bénéficie de peu de lumière du jour et d’un ventilateur, mais pas de climatiseur malgré la chaleur, a précisé le porte-parole.

Accusé d’avoir reçu, lorsqu’il était au pouvoir, des cadeaux dont il a sous-estimé la valeur avant de les revendre au prix fort, l’ancienne star de cricket reconvertie en politique estime que ces poursuites sont motivées par des considérations politiques visant à l’empêcher de se représenter.

Toute personne condamnée pour une infraction pénale est généralement exclue des élections ou de l’exercice d’une fonction.

L’actuel Premier ministre Shehbaz Sharif a annoncé dimanche que le Parlement serait probablement dissous mercredi, quelques jours avant la fin prévue de son mandat. Cela donnerait au nouveau gouvernement intérimaire jusqu’à la mi-novembre pour organiser des élections. Elles pourraient cependant être retardées après la publication, samedi, des données du dernier recensement du pays.

Les circonscriptions devraient être redessinées en fonction du nouveau recensement, ce qui pourrait retarder les élections de deux mois et demi, a indiqué le ministre de la Justice, Azam Nazeer Tarar, sur une télévision locale.

«Respecter le droit»

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a fait valoir «la nécessité de respecter le droit de se réunir pacifiquement», selon son porte-parole adjoint, Farhan Haq. Antonio Guterres a également exhorté «toutes les parties à s’abstenir de toute violence» et les autorités pakistanaises «à respecter les procédures régulières et l’État de droit», a ajouté Farhan Haq.

Le parti d’Imran Khan a remporté une élection partielle au cours du week-end et a été devancé par un candidat indépendant lors d’un second scrutin, les deux scrutins ayant eu lieu dans son fief de la province de Khyber Pakhtunkhwa.  «Le fait qu’il soit en prison ne va pas entamer sa popularité», a déclaré Raoof Hasan. «Il est le leader du peuple et il y a toutes les raisons pour que l’establishment s’assoie et lui parle».

Des manifestations éparses rassemblant quelques dizaines de personnes ont été signalées, notamment devant la Haute cour de Lahore. Dans la ville voisine de Gujranwala, une manifestation d’une douzaine d’avocats a été dispersée par la police. À Muzaffarabad, dans le Cachemire sous administration pakistanaise, une centaine de travailleurs du PTI se sont également rassemblés.

L’arrestation et la détention d’Imran Khan pendant trois jours dans le cadre de la même affaire en mai avaient déclenché des heurts meurtriers dans la rue entre des dizaines de milliers de ses partisans et la police.

«La réaction mitigée à son arrestation est due à la répression totale des militants du PTI après la première arrestation», a déclaré à l’AFP l’éditorialiste Usama Khilji.  «Les arrestations de membres du PTI après l’arrestation d’Imran Khan en mai et les lois draconiennes adoptées à la hâte par (le gouvernement de coalition) ont eu un effet glacial sur les citoyens pakistanais».

(AFP)

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