Covid-19Retrouvez le direct de la conférence de presse d'Alain Berset du 11 août
Le ministre de la Santé a tenu une nouvelle conférence de presse sur les décisions du Conseil fédéral au sujet du Covid. Le dépistage des personnes asymptomatiques ne sera plus gratuit dès le 1er octobre.
![Christine Talos](https://media.lematin.ch/4/image/2023/10/25/b90562b8-60f7-489e-9b13-f3fb7dba0be9.jpeg?auto=format%2Ccompress%2Cenhance&fit=crop&w=400&h=400&rect=0%2C0%2C1639%2C2048&fp-x=0.48688224527150703&fp-y=0.3447265625&crop=focalpoint&s=dc784a6cc1be1f40b2f04ab98e9ff953)
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Fin de la conférence de presse et résumé des points principaux
La conférence de presse se termine ici. Pour rappel, voici les principaux points qui ont été décidés par le Conseil fédéral. Ils sont en consultation auprès des cantons et des commissions parlementaires. Le gouvernement prendra sa décision le 25 août.
Le dépistage ne sera plus gratuit dès le 1er octobre. Le Conseil fédéral a décidé de ne plus financer les tests pour personnes asymptomatiques (dits tests de convenance) ni les cinq auto-tests par mois pour les personnes non vaccinées ou guéries, à l’exception des enfants jusqu’à 12 ans et des personnes qui ne peuvent pas se faire vacciner. Les personnes non vaccinées ou non guéries qui souhaitent rendre visite à un proche à l'hôpital ou en EMS ou participer à un événement où le certificat est obligatoire devront, dès le 1er octobre, payer elles-mêmes leur test ou se faire vacciner dans l’intervalle.
Le Conseil fédéral propose également que les personnes sans symptômes puissent à leurs frais participer individuellement à des tests PCR salivaires groupés (pool), par exemple dans des pharmacies, et avoir ainsi accès à des diagnostics plus fiables et des tests moins onéreux.
Les tests répétés dans les écoles, les entreprises et les établissements de soins continueront d’être financés par la Confédération. Le gouvernement demande en outre de rendre obligatoires les tests répétés du personnel non vacciné des établissements de soins et des EMS afin de protéger les personnes vulnérables.
Pour le Conseil fédéral, cette nouvelle phase est synonyme d’un renforcement de la responsabilité individuelle. Étant donné que toutes les personnes vivant en Suisse vont être, à un moment donné, confrontées au virus, Berne juge qu’une hausse des infections, des hospitalisations et des décès est inévitable. Pour la population, la vaccination reste le moyen le plus efficace de se protéger.
Le Conseil fédéral encourage donc les personnes non vaccinées à le faire rapidement. Les cantons devront ainsi s’assurer que la population puisse continuer à se faire vacciner facilement. La Confédération lancera une nouvelle campagne d’information le 16 août.
Par ailleurs, en raison de l’évolution incertaine de la situation épidémiologique et parce qu’une surcharge des hôpitaux ne peut pas être exclue, le Conseil fédéral a décidé de maintenir le dispositif limité et bien accepté de mesures restantes (masques à l’intérieur et dans les transports publics, certificats pour les grandes manifestations et les discothèques). Il procédera à une nouvelle évaluation de la situation et à une éventuelle adaptation des mesures lors de sa séance du 1er septembre, lorsque les conséquences des retours de vacances seront mieux visibles.
Les tests antigéniques seraient peu fiables par rapport aux variants...
Les tests rapides antigéniques devront être adaptés aux variants à l'avenir, souligne Patrick Mathys. Il rappelle que ces tests sont moins sensibles que les tests PCR. La Suisse ne va pas les abandonner, selon lui.
Et si la Suisse produisait ses vaccins?
Depuis mars, la question de savoir si la Suisse doit se positionner comme créateur de vaccins se pose. Notre intérêt, c'est de ne pas remplacer les producteurs mais de maintenir des contacts très étroits avec les fabricants, pour s'assurer un bon accès aux vaccins pour la population, souligne Alain Berset. Le Fribourgeois se félicite une fois de plus d'avoir misé sur les bons vaccins. Mais on ne sait pas comment sera fait l'avenir. Il faut donc garder des bons contacts avec tout le monde.
Quel est le risque de triche avec les tests payants?
Patrick Mathys répond: le risque que les gens prétextent des symptômes pour bénéficier d'un test gratuit, existe, confirme-t-il. Il faudra peut-être procéder à des adaptations. Mais le risque existe. En outre le test va durer. Car les personnes concernées vont être testées de manière groupées via PCR et cela prend du temps. Un temps suffisant sans doute pour aller en boîte le soir-même. En outre, si on a des symptômes, cela ne veut pas dire que l'on obtienne un certificat, dit-il.
Alain Berset ajoute de son côté que la situation n'est pas encore claire et que les cantons devront participer à la discussion.
Alain Berset a-t-il été convaincu par Parmelin de passer aux tests payants?
Alain Berset, amusé, répond que les discussions sont très bonnes au Conseil fédéral et qu'elles ne sont pas binaires. «On laisse en outre du temps pour la consultation et pour mettre en œuvre cette mesure», souligne-t-il. «On cherche un chemin et je pense que c'est une bonne solution pour évoluer cet automne».
Comment chiffrer les économies en rendant les tests payants?
Alain Berset répond que, selon ses évaluations, les coûts des auto-tests s'élevaient à plus de 200 millions de francs à partir de septembre et jusqu'à l'an prochain, et ceux pour les tests rapides antigéniques se montent à plus de 400 millions. Mais ce sont des évaluations théoriques, rappelle-t-il.
Faire payer les tests n'est-il pas risqué pour maîtriser la pandémie?
Alain Berset estime que non. Il répète que Berne paiera les tests répétitifs en écoles et dans les hôpitaux, mais faire payer les asymptomatiques ne va pas changer le contrôle de la maladie, estime-t-il.
Quel doit être le taux de vaccination à atteindre?
Contrairement à il y a un an, on accepte le fait que le virus va continuer d'exister et que tout le monde sera en contact avec lui un jour ou l'autre. Raison pour laquelle on mise sur la vaccination. Ce qu'on veut, c'est éviter un pic dans le nombre de cas, explique Alain Berset.
Patrick Mathys, de la Task Force, rajoute: cette immunité collective doit atteindre sans doute, un taux supérieur à 80%, dit-il. Mais plus le nombre de vaccinés sera important, mieux nous contrôlerons les prochaines flambées, dit-il.
En Islande, les cas explosent alors que 80% des gens sont vaccinés.
On a en Suisse 5 millions de personnes vaccinées, mais cela veut dire que 3 millions ne le sont pas avec le risque que le virus circule, souligne le ministre de la Santé, sans répondre directement à la question.
La vaccination diminue par 10 le risque d'hospitalisation et de décès, explique-t-il. Mais la vaccination n'est pas une assurance tout risque. On peut quand même tomber malade, d'autant que de nouveaux variants arrivent, mais la maladie est alors beaucoup moins sévère, rappelle Alain Berset.
À qui s'adresse ce nouvel appel à la vaccination?
Cet appel est destiné aux hésitants ou à ceux qui reviennent de vacances, explique Alain Berset. Si on observe les 40-50 ans, 60% sont vaccinés. Cela veut dire que 40% ne le sont pas et risquent donc d'être concernés par la maladie.
Va-t-on étendre l'usage du certificat?
C'est une question qui va se poser encore quelques semaines, souligne Alain Berset. D'autant que les cas augmentent de semaine en semaine, avec des entrées en hôpital. Et ça va continuer d'exister car on ne veut pas de vaccination obligatoire. Cette liberté doit être maintenue, explique le Fribourgeois en substance.
"Je n'ai pas aimé vivre ces 18 derniers mois"
«Je n'ai pas aimé vivre ces 18 derniers mois, sans resto, sans manifestation et devoir vivre à 5 enfermés chez moi», dit Alain Berset. Raison pour laquelle, si on veut en finir, il faut utiliser les outils que l'on a pour sortir de cette crise. Et pour l'instant, la seule solution que je vois, c'est la vaccination, affirme-t-il.
Les personnes qui ne peuvent pas se faire vacciner, devront-elles payer les tests?
Évidemment, ces personnes-là n'auront pas à payer, de même que les enfants de moins de 12 ans, confirme Alain Berset qui reconnaît avoir oublié de le mentionner.
Rendre les tests payants, c'est mettre la pression sur les jeunes?
La question est de savoir combien de temps on peut faire payer à la société les tests antigéniques, qui coûtent à chaque fois 47 francs, répond Alain Berset. Si quelqu'un veut se faire tester tous les week-ends, cela revient à faire payer 500 francs en 10 semaines à la collectivité, calcule-t-il.
Mais le projet est en consultation et on verra les résultats de cette consultation, précise le Fribourgeois.
Quid des infections dans les clubs et du certificat Covid?
La question du certificat n'a pas été discutée ce mercredi, explique Alain Berset
Quels seront les critères au niveau des soins intensifs
On ne peut plus accepter que les lits des soins intensifs soient réservés aux patients Covid, explique en substance Alain Berset.
La situation qui prévaut depuis juillet correspond à ce que nous avions prévu pour la phase 3 de normalisation, explique-t-il.
Quid de la phase de normalisation si rien ne change?
Alain Berset répond qu'il faut éviter de perdre le contrôle et que tous les gens à soigner puissent l'être sans craindre une surcharge en hôpital en raison du Covid.
Mais la situation est très différente par rapport à octobre dernier. Les gens malades sont très différents.
Quels sont les critères exacts des levées des mesures?
Il faut que la menace de surcharge hospitalière soit complètement écartée, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui, explique Alain Berset. Il faut aussi garder un œil sur le nombre d'hospitalisations, indique-t-il.
Il est pour l'instant impossible d'écarter les risques pour le moment.
Quid des visiteurs en EMS?
Question d'un journaliste sur les tests de convenance payants: s'appliqueront-ils aux visiteurs non vaccinés qui viennent en EMS ou au personnel? Cela ne s'appliquera pas au personnel soignant car il aura droit à des dépistages répétItifs, comme dans les écoles. En revanche, les visiteurs devront payer leurs tests, répond Alain Berset.
D'autres mesures au cas où
Berne réfléchira à d'autres mesures si les hôpitaux deviennent surchargés. Mais cela n'aura plus rien à voir avec les mesures prises jusqu'ici, dit Alain Berset en allemand cette fois.
Il faudra payer les tests dès le 1er octobre
Berne va prendre en charge les tests de dépistage jusqu'à cet automne, précise Alain Berset. Mais Berne ne veut plus prendre en charge les 5 auto-tests ni les coûts des tests rapides pour ceux qui n'ont pas de symptômes. Ils seront donc payants dès le 1er octobre.
Il faut, en revanche, encourager les tests répétitifs en entreprise et dans les écoles par exemple, afin de ne plus être obligés de placer des gens en quarantaine.
Il faut aussi intensifier les tests dans les établissements de soins et les homes, pour le personnel comme les visiteurs, voire obliger le certifIcat sanitaire dans ces endroits.
Plus de responsabilité individuelle
La responsabilité évolue: il faut attendre moins de responsabilité de la part de l'État et des cantons pour gérer la crise et davantage de responsabilité individuelle de la part de chacun afin de sortir de la crise, dit Alain Berset. Une responsabilité qui passe notamment par la vaccination. Si on se décide de ne pas se faire vacciner, il faut en accepter les conséquences.
Éviter la surcharge des hôpitaux
Le ministre de la Santé affirme que tout le monde qui le souhaitait a pu être vacciné. Du coup, ces prochains mois, il y aura à prendre en compte une hausse de cas chez ceux qui ne veulent pas se faire vacciner, souligne-t-il. Le seul critère qui va rester désormais: éviter la surcharge des hôpitaux. Le virus va circuler, en particulier chez ceux qui n'auront pas d'immunité, prévient Alain Berset.
Des mesures qui vont encore durer
Les mesures actuelles vont perdurer, souligne Alain Berset. Nous ne sommes pas dans une situation où on peut lever ces dernières mesures, d'autant qu'elles sont bien acceptées, affirme Alain Berset.