AutomobilismeSebastian, Daniel, Mick et Nicholas tirent le rideau
Le dernier Grand Prix de la saison marque aussi la fin de la carrière en Formule 1 de quatre pilotes. Seul Sebastian Vettel a choisi de quitter la scène volontairement.
- par
- Luc Domenjoz
Max au max
Max Verstappen a remporté sa quinzième victoire de la saison sans jamais être inquiété par Sergio Perez ou par Charles Leclerc, les deux pilotes qui ont roulé à la deuxième place, derrière lui.
Parti en tête, en contrôle total des événements, le champion du monde a signé sa 15e victoire de la saison, un nouveau record.
Derrière, la bataille a été intense entre Charles Leclerc et Sergio Perez: celui d’entre eux qui terminait devant l’autre remportait le titre de vice-champion du monde.
En début de course, Sergio Perez semblait facilement en mesure de terminer deuxième, juste derrière Max Verstappen. Mais pour une fois, la stratégie adoptée par Ferrari s’est révélée plus performante que celle choisie par Red Bull: en ne changeant ses pneus qu’une seule fois, Charles Leclerc a réussi à terminer devant le Mexicain et décrocher ce titre de vice-champion. «C’était très chaud, admettait le Monégasque à l’arrivée. Mais c’était une belle saison comparée à l’an dernier ou à l’année d’avant. Nous allons avoir du travail cet hiver pour être compétitifs en 2023.»
Sebastian s’en va
Sur beaucoup de t-shirts, dans le public, on pouvait lire «Danke Seb». À Abu Dhabi, Sebastian Vettel a pris le départ de son 299e et dernier Grand Prix.
Après avoir débuté en 2007, sur une Sauber, l’Allemand veut changer de vie, se concentrer sur ses combats écologiques et s’occuper de sa ferme et de ses enfants, à Ellighausen, dans le canton de Thurgovie. En F1, il a remporté quatre titres mondiaux et 53 victoires.
Désormais, on ne le verra plus sur les circuits. «Ces deux dernières années (avec Aston Martin, ndlr) ont été assez difficiles sur le plan sportif. Et dans ma tête, j’ai maintenant d’autres idées, d’autres projets que ceux de tourner en rond sur des circuits… » Une phrase que Niki Lauda avait prononcée à l’identique quand il avait plaqué d’un coup la F1, un beau matin de septembre 1979, il y a 43 ans.
Mais si le champion autrichien était ensuite revenu sur sa décision et avait repris la F1 en 1982, il n’est pas sûr que Sebastian Vettel suive sa voie: «Je veux me consacrer à autre chose, nous verrons bien. Ça va me faire tout drôle, mais pour moi, la F1, c’est fini. »
Ricciardo consultant de gré ou de force
Trois autres pilotes étaient «forcés» de prendre leur retraite, par suite de contrats non renouvelés: Nicholas Latifi chez Williams (pas à la hauteur et remplacé par Nick de Vries l’an prochain), Mick Schumacher chez Haas (même remarque, remplacé par Nico Hülkenberg en 2023), et Daniel Ricciardo.
Pour l’Australien, se voir licencié par McLaren a été un choc, d’autant qu’il avait déjà un contrat en poche - et qu’il sera donc payé pour ne pas piloter l’an prochain!
Une pilule d’autant plus amère qu’il sera remplacé par Oscar Piastri, autre Australien, mais plus jeune et vainqueur, l’an dernier, du championnat de Formule 2.
Après avoir d’abord cherché un autre volant, Daniel Ricciardo semblait vouloir se contenter d’un rôle de troisième pilote chez Mercedes - il disait vouloir à tout prix rester dans les paddocks.
Mais Mercedes ne lui ayant finalement pas proposé de contrat, l’Australien va rejoindre son clan de départ, Red Bull, et jouer les troisièmes pilotes dès 2023, dans un rôle d’ambassadeur, de faire-valoir, de personnage mondain et occuper d’autres fonctions dans le marketing. «Finalement, je suis content de ne plus piloter l’an prochain, je préfère ça à trouver volant dans une autre équipe. Ça me fait une pause bienvenue, j’étais fatigué de tout ça», commentait-il. En espérant sans doute qu’on le croie… de toute façon, il n’y avait plus d’autres volants disponibles, sauf celui de Mick Schumacher chez Haas.
Alfa Romeo, une égalité à 10 millions
Au classement des constructeurs, Ferrai conserve sa deuxième place devant Mercedes, alors que l’abandon de Lewis Hamilton - le premier de la saison pour raison mécanique - permet à Carlos Sainz de le coiffer au classement (l’Espagnol termine la saison cinquième et le Britannique sixième).
Plus loin au classement, les 12 points marqués par Aston Martin à Abu Dhabi permettent à l’équipe anglaise de remonter à égalité parfaite avec Alfa Romeo Sauber (55 points pour chacune des deux équipes).
Dans ces cas-là, c’est la qualité des résultats qui départage les deux équipes, et la quatrième place de Valtteri Bottas à Imola vaut donc à l’écurie de Hinwil de se classer sixième du championnat. Les meilleurs classements des Aston Martin étaient constitués de plusieurs sixièmes places.
Pour l’écurie suisse, rester devant Aston Martin représente 10 millions de francs supplémentaires, c’est l’ordre de grandeur de la différence entre une sixième et une septième place au championnat des constructeurs. Ouf.