Neuchâtel«Que faites-vous dans la cour d’école?»
La surveillance a été renforcée dans un centre scolaire où quatre fillettes prétendent avoir été abordées par un inconnu. Lematin.ch l’a constaté.


Lematin.ch s’est rendu jeudi matin à Marin (NE) dans la cour d’école du centre scolaire du Bas-Lac.
Lematin.ch/Vincent DonzéManteau beige et casquette délavée, c’est ainsi vêtu que ce matin à Marin (NE), lematin.ch a traversé la cour d’école du centre scolaire du Bas-Lac, pendant la récréation. Les élèves se trouvaient à bonne distance quand un enseignant, suivi d’une collègue, ont fondu sur nous: «Que faites-vous dans la cour d’école?».
Rebelote cinq minutes plus tard, après une première sonnerie: deux enseignants nous ont abordés, mais cette fois, à l’extérieur du périmètre scolaire: «Pourquoi prenez-vous des photos?» ont-ils demandé avec fermeté. Après présentation d’une carte de presse, la suspicion s’est évanouie dans une cour d’école où quatre fillettes de 6 à 8 ans auraient été abordées jeudi dernier par un inconnu.
Des chatons
Selon leurs dires, les quatre fillettes importunées l’ont été pendant la pause de 10 heures. Elles ont rapporté qu’un individu voulait leur montrer des chatons chez lui. Il aurait saisi une fillette par l’avant-bras, mais les élèves se seraient dégagées avant de prévenir des enseignants.
Au centre scolaire du Bas-Lac, la cour des collèges n’est pas interdite au public. Elle comporte plusieurs accès et les utilisateurs de la bibliothèque-médiathèque passent par là. S’agissait-il jeudi dernier d’une tentative d’enlèvement? L’hypothèse est retenue: les déclarations des écolières sont en cours de vérification.
Aucun drame
Aucune situation suspecte n’a été remarquée depuis lors, mais la direction du centre scolaire du Bas-Lac ne relâche pas l’attention: «Nous faisons tout pour qu’aucun drame ne se produise», a-t-elle indiqué au média Arcinfo.
Ce journal l’a annoncé en titre ce matin: «Surveillance renforcée dans la cour d’école». Six enseignants patrouillent pendant les récréations, mais les parents ne sont pas sollicités. Ils ne sont pas les bienvenus, par crainte qu’ils fassent justice eux-mêmes, mais pas seulement: «Un visage qui ne nous est pas familier créerait de la confusion», dit en substance un surveillant.
De la chance
«Vous avez de la chance de ne pas être tombé sur un policier», nous lance un enseignant. La présence policière a été intensifiée, mais dans un canton où 147 écoles sont dénombrées, la police ne peut pas être partout en même temps.
À Marin, un espace d’écoute a été mis en place. Une conseillère socio-éducative est à disposition des quatre élèves auditionnées et de toutes celles et ceux qui souhaitent s’exprimer.