COP28: «On ne peut pas atteindre la neutralité carbone sans nucléaire»

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COP28«On ne peut pas atteindre la neutralité carbone sans nucléaire»

Le nucléaire et le solaire seront sur le devant de la scène à la COP28 samedi à Dubaï, avant de pénibles négociations entre près de 200 pays sur les énergies fossiles dans les dix prochains jours.

L’émissaire américain pour le climat, John Kerry, lors de son discours samedi à Dubaï.

L’émissaire américain pour le climat, John Kerry, lors de son discours samedi à Dubaï.

AFP

À l’occasion de la COP28 organisée à Dubaï, la journée de samedi a été lancée par l’appel d’une vingtaine de pays à tripler les capacités de l’énergie nucléaire dans le monde d’ici 2050, par rapport à 2020. Cette demande illustre le spectaculaire regain général d’intérêt pour l’atome, qui permet de générer de l’électricité quasiment sans carbone, mais a souffert après l’accident de Fukushima en 2011.

«Nous savons par la science, la réalité des faits et des preuves qu’on ne peut pas atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 sans nucléaire», a affirmé l’émissaire américain pour le climat, John Kerry. «Je veux réitérer que l’énergie nucléaire est une énergie propre, il faut le répéter», a dit d’emblée Emmanuel Macron. «L’énergie nucléaire, c’est l’avenir», a insisté son homologue polonais, Andrzej Duda.

Outre les États-Unis et le Canada, la vingtaine de signataires inclut les pays européens pro nucléaires ainsi que la Corée du Sud, le Ghana, les Émirats arabes unis qui viennent de construire leur première centrale, et le Japon, qui relance ses centrales. Mais la Chine et la Russie, les premiers constructeurs de réacteurs nucléaires dans le monde aujourd’hui, n’ont pas signé.

Une énergie «dangereuse»

L’objectif est de promouvoir proactivement les énergies alternatives aux fossiles, leur donnant des arguments pour espérer négocier la fin du pétrole, du charbon et du gaz dans un accord final à la COP. Les écologistes préféreraient une transition sans nucléaire, soulignant le problème des déchets et de la sûreté. Masayoshi Iyoda, de l’organisation environnementale 350.org, a immédiatement dénoncé le recours à une énergie «dangereuse».

Un autre appel de pays, plus consensuel, sera justement lancé samedi à Dubaï: le triplement des capacités d’énergies renouvelables (solaire, éolien, hydroélectricité, biomasse…) d’ici 2030, un appel qui devrait être signé cette fois par plus de 110 pays. «Aujourd’hui, notre appel s’est transformé en un puissant mouvement. Plus de 110 pays l’ont déjà rejoint», a déclaré vendredi Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne. «Je vous invite tous à inclure ces objectifs dans la décision finale de la COP».

Alors que les dirigeants s’activent publiquement, les milliers de négociateurs de près de 200 pays enchaînent les réunions dans des salles à l’abri des caméras pour avancer sur le véritable enjeu de cette COP28: le ou les textes qui devront être adoptés par consensus d’ici le 12 décembre. Les paragraphes les plus ardus à négocier concernent la réduction voire la fin des énergies fossiles: pétrole, gaz et charbon.

Illustration de cette tension: quand le G20 s’est engagé en septembre à «encourager les efforts» pour tripler les énergies renouvelables, sa déclaration finale était restée silencieuse sur le sort des fossiles.

Malade, le pape transmet un message

Le pape François a appelé samedi les participants à la COP 28 à «un tournant» en vue de parvenir «à une accélération décisive de la transition écologique». Le discours du pape, qui a dû renoncer à venir en personne à Dubaï à cause d’une bronchite, a été lu par le numéro deux du Vatican, le cardinal secrétaire d’Etat Pietro Parolin. «Que cette COP soit un tournant: qu’elle manifeste une volonté politique claire et tangible, conduisant à une accélération décisive de la transition écologique», a-t-il estimé.

(AFP)

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