FootballYverdon sort le LS de la Coupe de Suisse
Il n’y a même pas à parler d’exploit. Les Yverdonnois goûteront aux demi-finales après avoir battu Lausanne mardi soir au Stade Municipal, grâce à un unique penalty de Steve Beleck.
- par
- Florian Vaney Yverdon
On a beaucoup parlé de Kevin Martin cette semaine. On doit avouer qu’on aimerait beaucoup savoir ce qui a traversé les neurones du gardien d’Yverdon Sport durant nonante minutes mardi. Un début de match sous les feux d’artifices de ses supporters, à dire non à toutes les tentatives de son ancien Lausanne-Sport, a tenté des gestes audacieux avec précisions et à guider les siens comme un berger. Puis une seconde période avec ses ex-fans dans son dos, ceux du LS, à devoir résister à la pression, à devoir maintenir ce petit but de différence qui liait Yverdon à l’histoire. Ca ressemblait peut-être à un immense vide, calme. Ou à un chaudron à ébullition. Dans tous les cas, Kevin Martin a joué sa partition à merveille.
En ce soir de liesse pour le nord du canton, Yverdon Sport a-t-il vraiment besoin d’ériger des héros? Non, même si on est forcément très tenté de mettre en avant Steve Beleck et son histoire fantastique avec la Coupe. Son "quadruplé" face à Zurich (deux buts, deux penalties lors de la séance finale) avait permis à YS d’avoir droit à son quart de finale de gala face au rival cantonal. Le Camerounais était là, encore, à la 22e mardi soir, lorsqu’il s’est agi de transformer le tir au but obtenu par son camarade de pointe Koro Koné. Le seul but du match.
Inébranlable YS
Mais bien assez parlé de performances individuelles, donc. Yverdon Sport l’inébranlable, Yverdon Sport la force tranquille ne pouvait gagner autrement qu’en équipe. Sa dévotion de chaque instant a fini par avoir raison d’un Lausanne-Sport dans un mal qui paraît de plus en plus incurable. Les hommes d’Alain Casanova n’ont pas pris l’eau au Stade Municipal. Volonté de bien faire il y avait, sans doute. Des occasions il y a eu, aussi. De celles qui auraient dû permettre au pensionnaire du Super League de faire régner sa loi. Ses carences à la finition ont fini par mettre en lumière toutes les autres. Dont celles de Nassim Zoukit, préféré à Stjepan Kukuruzovic ou Adrien Trebel (ce qui questionne aussi les réelles intentions du LS mardi), et passé à quoi de sa partie.
Derrière ce naufrage, il y a donc le bonheur nord-vaudois. Un peuple qui attendait une demi-finale de Coupe depuis plus de vingt ans et qui a rendu ce derby si particulier. Voir les abords du terrain noir de monde a dû faire couler une petite larme à ceux qui ont vécu les sombres années 1ère ligue. Et apercevoir ce carré en tribunes composé, notamment, de Lucien Favre, Vincent Cavin, Bernard Challandes ou Dominique Blanc avait assurément quelque chose d' impressionnant. Ils étaient près de 3’000 à crier leur plaisir lorsque M. Bieri a soufflé trois fois dans son sifflet. À savourer l’idée d’avoir été là. Et de faire partie d’une sacrée belle histoire.