CInémaLa mère célibataire de «Rencontre du troisième type» n’est plus
La comédienne Melinda Dillon s’est éteinte octogénaire au début du mois de janvier, vient de révéler sa famille.
Pour les cinéphiles, elle restera à jamais la mère célibataire dévastée par l’enlèvement de son fils par les extraterrestres dans «Rencontres du troisième type». La comédienne Melinda Dillon est morte à 83 ans le 9 janvier, a révélé vendredi sa famille. Elle n’était plus apparue à l’écran depuis 2007, lorsqu’elle avait tenu un petit rôle dans la série «Heartland».
Nommée deux fois aux Oscars du meilleur second rôle, notamment en 1978 pour sa performance dans le film réalisé par Steven Spielberg, Melinda Dillon avait également marqué les esprits des votants de l’Académie en 1982 dans le drame «Absence de malice», où elle donnait la réplique à Paul Newman et Sally Fields et prêtait ses traits à une femme choisissant de se suicider suite à la révélation par la presse de son avortement.
Née en Arkansas et ayant grandi sur des bases militaires, Melinda Dillon a percé, à sa grande surprise, immédiatement à 24 ans en 1963 sur les planches new-yorkaises grâce à son tour de force dans la version originale de «Qui a peur de Virginia Woolf?». Elle récolte une nomination au Tony award de la meilleure actrice. Mais l’intensité du rôle la consume. Sous les traits d’Honey la femme enfant, celle qui étudie l’art dramatique sous les ordres du rigoureux Lee Strasberg, perd pied. Lorsque son partenaire quitte la pièce au bout de neuf mois, Mélinda Dillon se sent incapable de continuer et se fait interner.
«Tout est allé trop vite»
«Je n’étais pas prête. Tout est allé trop vite. Je n’étais pas assez sophistiquée et cultivée. New York, le conservatoire me terrifiaient», raconte-t-elle. Elle rebondit et revient à Broadway en 1967 où elle triomphe «You Know I Can’t Hear You When the Water’s Running». En 1969, ce sont ses premiers pas pour le cinéma dans «Folies d’avril» avec Jack Lemmon. En 1976 dans «En route vers la gloire» où elle incarne une chanteuse folk, elle épate le réalisateur Hal Ashby qui la recommande à Steven Spielberg. Ce dernier l’embauche à quelques jours du début de tournage de «Rencontres du troisième type».
L’actrice sera ensuite la petite copine de Sylvester Stallone dans le drame syndicaliste «FIST». Mais c’est le classique de Noël «Christmas Story» qui la fait rentrer, en 1983, dans le cœur de millions d’Américains et de foyer. Elle campe la mère d’un petit garçon rêvant d’une carabine dans l’Amérique de la Seconde Guerre mondiale. Comme «La vie est belle» et «Maman, j’ai raté l’avion», Christmas Story est rediffusé à chaque période de fêtes de fin d’année.
Dans les années 90, Melinda Dillon avait été à l’affiche du mélo «Le Prince des marées» de Barbra Streisand et de «Magnolia» de Paul Thomas Anderson.