Election présidentielle: Bernardo Arevalo élu président du Guatemala

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Élection présidentielleBernardo Arevalo élu président du Guatemala

Avec 59% des voix, Bernardo Arevalo, candidat de centre gauche a remporté le second tour de la présidentielle ce dimanche au Guatemala face à Sandra Torres.

Bernardo Arevalo est le fils du premier président démocratiquement élu du pays, Juan José Arevalo (1945-1951).

Bernardo Arevalo est le fils du premier président démocratiquement élu du pays, Juan José Arevalo (1945-1951).

AFP

Le candidat surprise de l’élection présidentielle au Guatemala, Bernardo Arevalo, objet de tentatives de disqualification pendant la campagne électorale, a remporté dimanche le second tour du scrutin avec la promesse d’en finir avec la corruption dans un pays miné par la pauvreté et la violence.

«Heureusement, nous avons déjà une tendance extrêmement importante», a déclaré Irma Palencia, présidente du Tribunal suprême électoral (TSE), en annonçant que Bernardo Arevalo avait obtenu 59% des voix après le dépouillement de 95% des suffrages, contre 36% à sa rivale, l’ancienne première dame Sandra Torres.

Le président sortant de droite Alejandro Giammattei a rapidement réagi sur X (anciennement Twitter), félicitant Bernardo Arevalo et l’invitant «à entamer une transition ordonnée dès le lendemain de l’officialisation des résultats». Le scrutin s’est déroulé sans qu’aucun «incident significatif» ne soit signalé, selon le TSE, qui a souligné sans plus de précision un «pourcentage historique de participation».

Espoirs de changement

Les deux candidats en lice, Bernardo Arevalo, 64 ans, et Sandra Torres, 67 ans, se réclament tous deux de centre gauche. Mais si le premier cristallise les espoirs de changement dans un pays profondément inégalitaire, sa rivale était considérée comme la représentante de l’establishment.

À la tête du parti Unité nationale de l’espoir (UNE), Sandra Torres promettait des programmes d’aide sociale et diverses subventions pour les pauvres. Cependant, elle avait le soutien de la droite et des évangélistes, et multipliait les discours conservateurs.

«L’expérience diplomatique et parlementaire d’Arevalo lui donne une base de connaissances et d’expérience pour former une large équipe gouvernementale. Cela renforce sa légitimité», a estimé Francisco Rojas, recteur de l’Université pour la paix (UPEACE). «Nous devrons voir si Sandra Torres reconnaît sa défaite, mais il y aura une longue période avant la prise de fonctions (le 14 janvier 2024). Ce sera une période complexe», a-t-il ajouté.

Répression

L’ancienne épouse de l’ex-président de gauche Alvaro Colom (2008-2012) bénéficiait du soutien silencieux du président sortant, dont le mandat a été marqué par la répression contre les magistrats et les journalistes qui dénonçaient la corruption. Sandra Torres n’a elle fait aucune déclaration après avoir introduit son bulletin dans l’urne.

Qualifié à la surprise générale lors du premier tour, Bernardo Arevalo incarne le changement, notamment chez les jeunes qui représentent 16% des 9,4 millions d’inscrits. «Nous avons été les victimes, les proies, de politiciens corrompus pendant des années», a-t-il déclaré mercredi. Ce sociologue et ancien diplomate est le fils du premier président démocratiquement élu du pays, Juan José Arevalo (1945-1951).

La spectaculaire percée de Bernardo Arevalo inquiète les élites économiques et politiques du pays, perçu comme un danger pour leurs intérêts, et le ministère public a multiplié les procédures à son encontre. Sur avis du parquet, un juge avait ordonné le 12 juillet la suspension de son parti Semilla pour de supposées irrégularités lors de sa création en 2017. La Cour constitutionnelle avait suspendu cette décision, annulée vendredi par la Cour suprême.

(AFP)

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