Dayana Yastremska, une demi-finaliste inconnue

Née à Odessa, Dayana Yastremska a été contrainte de quitter son pays pour la France à la suite de l’invasion russe en Ukraine, en février 2022. Quelques jours après l'invasion, elle avait obtenu un excellent résultat en atteignant la finale du tournoi de Lyon (WTA 250) et était restée dans le pays. «Quand on est arrivée en France avec ma sœur (ndlr: Ivanna), on nous a accueillies très chaleureusement, raconte-t-elle à l’AFP. J’étais bouleversée et je ne sais pas comment j’ai fait pour jouer comme ça et atteindre la finale.» Depuis, elle s’est établie sur la Côte d’Azur, à Cagnes-sur-Mer.

Avant cette finale perdue à Lyon, l’Ukrainienne était retombée dans un relatif anonymat, car il faut remonter à 2019 pour trouver la trace de sa meilleure saison sur le circuit. Cette année, Yastremska avait remporté deux titres WTA, à Hua Hin (Thaïlande) et à Strasbourg, avant d’atteindre les huitièmes de finale à Wimbledon, son meilleur résultat en Grand Chelem jusqu’à cet Open d’Australie. Elle avait terminé l’année aux portes du top 20 mondial, au 22^e rang.

Début 2021, la droitière avait écopé d’une suspension provisoire après avoir été testée positive à un stéroïde anabolisant. Clamant son innocence, elle avait dû attendre plus de cinq mois avant d’être blanchie. Cet épisode lui avait fait rater les trois premières levées du Grand Chelem de l’année. L’Ukrainienne avait également créé la controverse pour ses utilisations jugées abusives des temps morts médicaux. Elle avait notamment fait appel au médecin lors de sa victoire en finale à Hua Hin, alors qu’elle était menée 2-5 dans la troisième manche, avant de s’imposer au tie-break.

Un an plus tard, c’est Caroline Wozniacki qui s’en était plainte, après sa victoire contre l’Ukrainienne au 2^e tour de l’Open d’Australie. «C’est une ruse qu’elle a déjà utilisée par le passé pour casser le rythme, je savais que ça allait arriver», avait déclaré l’ex-numéro 1 mondiale.

À Melbourne, Dayana Yastremska affrontera ce jeudi la Chinoise Zheng Qiwen en demi-finale. Après avoir remporté ses trois matches de qualification en trois manches, elle a balayé la tête de série N^o 7 Marketa Vondrousova au 1^er tour (6-1 6-2), avant de se frayer un chemin jusqu’au dernier carré. Elle n’est que la cinquième femme de l’ère Open à réussir un tel exploit après Christine Dorey (Open d’Australie 1978), Alexandra Stevenson (Wimbledon 1999), Nadia Podoroska (Roland-Garros 2020) et Emma Raducanu (US Open 2021). La Britannique avait même réussi l’impensable en remportant le trophée à New York. Dayana Yastremska parviendra-t-elle à l’imiter?