Élections fédéralesL’UDC Suisse accusée d’incitation à la haine
Deux associations alémaniques ont déposé une plainte pénale contre la campagne «Nouvelle normalité?» qui vise les étrangers.
La campagne de l’UDC intitulée «Nouvelle normalité?» a déjà essuyé les critiques de la Commission fédérale contre le racisme à fin septembre. Aujourd’hui, ce sont deux associations en Suisse alémanique qui ont déposé une plainte pénale pour discrimination et incitation à la haine, à cause du racisme que véhiculent ces messages.
La campagne «Nouvelle normalité?» est composée d’une compilation de faits divers parus dans la presse et présentée sur les réseaux sociaux à la sauce UDC: «Nouvelle normalité? Un Serbe s’en prend à un Suisse avec un couteau… Qui ne veut pas ça vote UDC». La mise en scène est similaire avec «Des demandeurs d’asile dévalisent des passants», «Un Tunisien viole une femme», «Un Algérien donne un coup de couteau», «Un Syrien dévalise une femme», etc.
L’UDC en a remis une couche
Les deux associations se réfèrent à la demande faite à l’UDC par la Commission fédérale contre le racisme de stopper cette campagne. Le parti s’en est offusqué et en a remis une couche en publiant les mêmes annonces dans la presse et en thématisant sur la censure. «C’est pourquoi nous n’avons vu d’autre choix que de déposer une plainte pénale contre cette campagne de diffamation», écrivent les deux associations.
Elles dénoncent le fait que l’UDC Suisse «tente de donner l’impression que les personnes d’origine étrangère et les personnes racialisées sont criminelles et dangereuses, les dénigrant ainsi considérablement. (…) Elle propage un climat raciste qui accroît considérablement la discrimination à l’égard des personnes touchées par le racisme en Suisse».
Dans leur plainte, les deux associations visent le comité de direction de l’UDC Suisse, présidée par Marco Chiesa (UDC/TI), ce qui inclut les deux conseillers en place, Guy Parmelin et Albert Rösti. Elles exigent enfin le retrait immédiat de cette campagne.