Policier violeur?Le Ministère public genevois ouvre une enquête pénale
À la suite des révélations de la RTS concernant des faits remontant à cinq ans, Olivier Jornot a décidé de faire la lumière.
- par
- Eric Felley
Des policiers genevois ont-ils couvert l’un des leurs, il y a cinq ans lors d’une affaire de viol? La question est désormais au centre d’une enquête pénale diligentée par le Ministère public genevois et dirigée par Olivier Jornot, comme annoncé lundi dans un communiqué. Révélée le 21 août dernier par la RTS, l’histoire d’une prostituée agressée par un policier, il y a cinq ans, est en train de prendre une nouvelle dimension à Genève.
Dans la nuit du 2 au 3 avril 2018, un chauffeur de taxi a pris en charge une prostituée d’origine roumaine. Elle était en état de choc après avoir été agressée par un client, dont elle avait relevé le numéro plaque. Ce dernier était en fait un policier en congé. Une patrouille de police a entendu la jeune femme et un commissaire de police s’est rendu sur place. La femme a été emmenée à l’Hôtel de police, où se sont retrouvés le policier impliqué, le commissaire et un membre de l’IGS, la police des polices.
Raccompagnée chez elle
Selon les informations de nos confrères, les trois policiers et la prostituée ont palabré durant une demi-heure. Finalement la femme a été raccompagnée chez elle, sans déposer de plainte. Aucune enquête n’a été ouverte «faute de soupçons de commission d’une infraction pénale», a justifié la police genevoise. Aujourd’hui, la jeune femme témoigne sur la RTS, affirmant qu’on avait tenté de la soudoyer, qu’elle avait «cru mourir» et qu’elle allait enfin porter plainte.
À la suite de ces révélations, la cheffe de la police genevoise, Monica Bonfanti, avait déclaré que les informations qui lui avaient été transmises au lendemain des faits ne correspondaient pas au récit de la RTS.
L’enquête du Ministère public devrait permettre de faire la lumière sur ce qui s’est passé durant cette fameuse nuit d’avril 2018. Et sur les accusations qui pèsent sur les trois policiers (dont deux sont aujourd’hui à la retraite, mais pas le principal accusé). Les investigations seront menées par trois membres de l’IGS, tous issus de la police judiciaire et ayant rejoint ce service bien après les faits.