FootballPeut-on encore parler de derby?
Servette reçoit Sion ce dimanche (14 h 15) au Stade de Genève. Avec toujours autant d’engagements et d’émotions? Coach des Grenat, Alain Geiger en est convaincu.
- par
- Christian Maillard
Ancien buteur aux Charmilles, champion de Suisse avec Servette à deux reprises en 1961 et 62, Michel Desbiolles se souvient du premier derby du Rhône il y a 60 ans, où les Genevois s’étaient imposés 6-0 face à des Sédunois qui étaient alors néo-promus. Le «goleador» de l’époque, âgé de 80 ans, s’est confié cette semaine dans la Tribune de Genève. Il se dit aujourd’hui déçu de ce qu’il voit soit sur son petit écran ou au stade quand il se rend à la Praille. «À l’époque, nous, ce que l’on aimait, c’était jouer, faire des petits ponts et s’amuser, a-t-il déclaré à notre confrère. Là, on s’ennuie.»
S’il est vrai que cette époque est révolue, il y a un autre aspect qui a changé, comme le souligne l’ex-technicien des Grenat: c’est la signification du mot derby. Pour lui, ce n’est plus le cas. «Dans la réalité, ce sont de faux derbies, le public ne connaît plus personne. Les spectateurs ne peuvent plus s’identifier aux joueurs, où il n’y a plus onze Genevois sur le terrain…»
Alors que lors des deux confrontations de la saison, les Genevois et les Valaisans se sont imposé une fois chacun à l’extérieur, pour le plus grand désespoir de leurs fans, le coach du Servette FC Alain Geiger sourit. «Il est vrai que de plus en plus, ça se noie un petit peu, reconnaît l’ex-défenseur international. Mais il y a quand même toujours une grande rivalité autour des clubs. Que ce soit les supporters ou les acteurs, c’est forcément une source de motivation très intéressante. Pour nous, les coaches, on la recherche d’ailleurs, afin de mettre les joueurs à l’épreuve et de les pousser à aller au taquet pour en faire encore plus.»
Le technicien valaisan est convaincu que ces derbies du Rhône restent des matches à part qu’on vit à fond avec beaucoup d’émotions. «Ce sont toujours des parties avec énormément d’énergie et d’engagement. Je vous assure que dans mon groupe on aura la mentalité du derby et beaucoup de présence pour jouer ce match avec du plaisir. On est tous bien motivés à livrer une bonne performance.»
Alain Geiger devrait également retrouver sur le banc d’en face, ou pas très loin, un certain Christian Constantin, un président du FC Sion qui s’est mis à la boxe pour garder la forme. «J’ignore si je serais prêt à monter sur un ring avec lui, se marre le natif d’Uvrier. Mais ce que je peux dire, c’est qu’entre nous, cela se passe toujours bien. La dernière fois qu’on s’est imposé à Tourbillon, je me souviens qu’il était dans la zone technique et je pense qu’il ne sera pas très loin, proche du banc de son équipe.»
Servette – Sion, c’est ce dimanche à 14 h 15, jour du 132e anniversaire du club genevois où le public espère bien voir du jeu, des petits ponts et s’amuser.