Vente de cannabis: Lausanne se lance dans le deal légal pour concurrencer le marché noir

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Vente de cannabisLausanne se lance dans le deal légal pour concurrencer le marché noir

Un projet de quatre ans et demi en partenariat avec Addiction Suisse sera lancé à Lausanne, Genève, Berne, Bâle et Zurich. Objectifs: perturber les dealeurs et accompagner les consommateurs.

Abdoulaye Penda Ndiaye
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Abdoulaye Penda Ndiaye

Emilie Moeschler, responsable de Direction des sports et de la cohésion sociale de la Ville de Lausanne explique les grandes lignes du projet.

La Ville de Lausanne a annoncé, mardi matin, le lancement d’un projet-pilote de vente de cannabis mené de concert avec les villes de Genève, Berne, Bâle et Zurich, en partenariat avec Addiction Suisse. Il sera lancé à la fin de cette année pour une durée de quatre ans et demi. Dans la capitale vaudoise, une structure a été spécialement créée pour accompagner le projet-pilote. Il s’agit de l’association à but non lucratif Cann-L. Le but est d’offrir «une alternative responsable au cannabis illégal», a rappelé l’élue socialiste lausannoise, Emilie Moeschler, responsable de la Direction des sports et de la cohésion sociale. 

Selon les données policières, sur les quelque 225’000 adeptes «d’herbe» en Suisse, environ 6500 résident à Lausanne. Dans l’espoir de «perturber le marché noir», la capitale vaudoise vise à attirer au moins 20 à 25% des Lausannois amateurs de «weed». 

Ce projet qui a attiré cinq villes s’inspire d’un modèle venu du Canada. Il devrait voir le jour avant la fin de l’année dans le cadre de la loi fédérale sur les stupéfiants, qui autorise les essais-pilotes. En 2020, le Parlement a apporté une modification qui fournit une base légale à «des essais pilotes scientifiques limités dans l’espace et dans le temps». Le projet se fera selon des normes strictes édictées par l’OFSP. «Le point de vente à but non lucratif sera orienté avant tout sur la protection de la santé des consommateurs plutôt que sur les intérêts privés», ont rappelé les autorités de la Ville. L’endroit où sera situé ce commerce très particulier reste encore à déterminer.  

S’inscrire pour pouvoir acheter

Cultivés au niveau local par des agriculteurs partenaires, les produits seront vendus uniquement aux Lausannois de 18 ans et plus qui se sont inscrits pour participer à l’essai. «La qualité du suivi permettra une meilleure détection des consommations problématiques, tout en limitant les nuisances engendrées par le marché noir avec parfois des produits de qualité douteuse», a rappelé Emilie Moeschler.

Un budget de 1,7 million de francs a été alloué au projet lausannois, dont 1,3 million dédié à la recherche scientifique. Les recettes tirées de la vente de cannabis légal seront reversées à un fonds social de la Ville.

Sans risque pénal 

Responsable de la sécurité publique, Pierre-Antoine Hildbrand a signalé que les tarifs lausannois seront calqués sur ceux du marché noir. «L’intérêt pour le consommateur, c’est d’être dans un cadre légal, donc sans aucun risque pénal, d’acheter un produit sans ajout nocif et de pouvoir mieux gérer ses dépenses», a indiqué l’élu PLR.

Et voici le Pass cannabis

Ce projet interrurbain suisse n’a rien à voir avec l’utilisation du cannabis à des fins thérapeutiques. Des discussions sont en cours pour que les participants au projet-pilote puissent obtenir un QR Code à présenter en cas de contrôle policier. Après le Pass Covid, le Pass Cannabis… 

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