RussiePrivé de bottes d’hiver, Navalny porte plainte contre sa prison
L’opposant russe a annoncé lundi sur les réseaux sociaux attaquer en justice la colonie pénitentiaire, à 200 km de Moscou, où il est enfermé. Elle ne l’a pas équipé pour la neige et le froid.
L’opposant russe emprisonné Alexeï Navalny, qui dénonce depuis des semaines un durcissement de ses conditions de détention, a indiqué lundi qu’il poursuivait en justice sa prison car il est privé de bottes d’hiver alors que la neige et le froid sont arrivés. «Je porte plainte contre ma colonie pénitentiaire en exigeant qu’elle me fournisse des bottes d’hiver», écrit-il dans un message transmis à ses avocats et publié sur ses réseaux sociaux.
Selon Alexeï Navalny, emprisonné à 200 km de Moscou, cette privation «est un excellent exemple de la fourberie et de la sophistication du système de pressions» dans les prisons russes. «Si on ne te donne pas de bottes d’hiver, ça veut dire que tu ne sors pas en promenade (et tu en souffres) ou alors tu sors en promenade et tu tombes malade (ce qui m’est déjà arrivé)», explique l’opposant.
Et, dit-il, tomber malade dans sa colonie n’est «absolument pas recommandé»: l’eau chaude y est limitée à trois tasses par jour et cela impliquerait de demander des médicaments et des services à l’administration pénitentiaire. «Quand elle sent qu’elle a un levier supplémentaire, l’administration commence à vous tordre le bras et à exiger que vous fassiez des concessions», déclare Alexeï Navalny. «De stupides bottes d’hiver me rendent vulnérable.»
Condamné à 9 ans de prison en régime «sévère»
Dans une suite de tweets, il envoie aussi une pique à certains de ses soutiens qui lui écrivent et parlent dans leurs lettres de «dépression et de ténèbres». «Vous êtes sérieux? Allez, reprenez-vous. Si vous êtes vivants, en bonne santé et libres, tout ne va pas si mal. Buvez votre (café) latte à la citrouille et faites quelque chose pour apporter la liberté en Russie.»
Alexeï Navalny a été arrêté en Russie en janvier 2021, à son retour au pays après avoir subi un grave empoisonnement, qu’il attribue au Kremlin. En mars dernier, il a été condamné à 9 ans de prison en régime «sévère» pour des accusations d’«escroquerie» qu’il juge fictives. En octobre, il a annoncé être visé par de nouvelles charges qui pourraient être passibles de 30 ans de prison.