Disparition de DelphineLa défense de Cédric Jubillar sort une nouvelle carte
Mardi, les avocats du mari suspecté de la mort de sa femme ont demandé une nouvelle remise en liberté de leur client, affirmant que Delphine serait sortie d’elle-même le soir de sa disparition.
Les avocats de Cédric Jubillar, soupçonné d’avoir tué son épouse, ont dévoilé un nouvel argument mardi pour réclamer sa mise en liberté, en émettant l’hypothèse que Delphine Jubillar ait pu sortir d’elle-même du domicile, le soir de sa disparition.
Cette éventualité va à l’encontre de la thèse des enquêteurs, qui pensent que le mari a tué Delphine Jubillar lors d’une dispute, dans leur maison de Cagnac-les-Mines, après avoir lu un SMS de l’amant de son épouse, sur son téléphone.
«Il y a dans le dossier des éléments objectifs qui permettent de considérer qu’il est plus que probable qu’elle se soit changée pour sortir» de la maison, a affirmé Emmanuelle Franck, l’une des avocates de Cédric Jubillar après sa plaidoirie devant la chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Toulouse.
«Organisée à huis clos»
Pour cette nouvelle demande de mise en liberté, l’audience s’est déroulée en l’absence de ce peintre-plaquiste de 34 ans, et à huis clos, à la demande du Parquet général, contre l’avis des avocats de la défense. «Cette audience a été organisée à huis clos, ce qui nous surprend et nous paraît contraire à tous les principes», a dénoncé Alexandre Martin, un autre avocat de Cédric Jubillar. Il en avait été de même lors de la précédente demande de mise en liberté, qui avait été rejetée en novembre, tandis qu’une première demande avait connu le même sort en septembre.
Pour la justice, des indices concordants permettent de conclure à l’implication du mari dans la disparition de l’infirmière de Cagnac-les-Mines, près d’Albi, le 15 décembre 2020. «Les éléments de l’accusation n’ont jamais été probants et ce depuis le premier jour», a insisté Jean-Baptiste Alary, lui aussi conseil de Cédric Jubillar après une audience qui a duré près de cinq heures.
Délibéré vendredi
Cette demande de mise en liberté intervient après une deuxième audition de plusieurs heures menée le 3 décembre, et après le placement en garde à vue pour «recel de cadavre», en décembre, de la nouvelle compagne de Cédric Jubillar, qui avait été relâchée sans être mise en examen.
Le Parquet général a requis le maintien en détention. «Même si une personne conteste les faits, une juridiction peut constater qu’il y a, dans le dossier, suffisamment d’éléments pour décider du maintien en détention», a souligné à l’AFP le procureur de Toulouse Samuel Vuelta Simon.
«C’est une non-information»
La décision de la chambre de l’instruction a été mise en délibéré au 14 janvier. Selon ses avocats, Cédric Jubillar sera de nouveau entendu début février concernant les accusations portées par un de ses voisins de cellule, relayées dans la presse, à qui le mari de Delphine aurait affirmé qu’il a tué sa femme et enterré son corps, en lui indiquant un endroit en particulier.
«C’est une non-information, une manipulation, une mise en scène organisée, comme par hasard, lors de la date anniversaire de la disparition de Delphine», a pointé Me Martin, irrité. Pour Me Alary, si la piste était crédible, elle aurait déjà mené à la résolution de l’enquête: «Si c’est sérieux, pourquoi on n’a pas trouvé le corps?», a-t-il lancé.
Laurent Boguet, l’avocat des enfants du couple Jubillar, partie civile, a estimé après l’audience qu’il fallait «laisser encore la place aux actes d’investigation menés par la justice. Les demandes formulées par Cédric Jubillar apparaissent prématurées». Depuis sa mise en examen pour homicide volontaire le 18 juin, Cédric Jubillar est détenu à l’isolement à la maison d’arrêt de Seysses, près de Toulouse.