Votation: Roger Nordmann défend les méga parcs solaires en Valais

Le Valais est au centre de l’attention nationale avec sa votation du 10 septembre prochain. À la suite d’un référendum lancé par les Vert.e.s et Pro Natura, mais également soutenu aussi par l’UDC du Valais romand, la population valaisanne se prononcera sur un décret pour faire avancer plus vite les nombreux projets de parcs solaires alpins.

Dans le contexte des pénuries d’électricité en hiver et de l’évolution rapide de la politique fédérale, le Grand Conseil valaisan a accepté que ces grands projets bénéficient d’un coup de pouce. C’est le Conseil d’État qui statuera sur les autorisations et non pas la Commission cantonale des constructions. L’idée est d’aller plus vite que les autres cantons pour obtenir le subventionnement de la Confédération à hauteur de 60% des investissements, à condition que les installations soient déjà capables d’injecter du courant avant la fin 2025. Comme la production totale est limitée à 2000 GWh, les premiers arrivés seront les premiers servis.

En Valais, les socialistes du Valais romand sont également opposés au projet et leur surprise a été grande vendredi de voir le conseiller national Roger Nordmann diffusé un message sur le réseau social X en faveur du décret! Le président du PS valaisan Clément Borgeaud prend acte et commente: «Les socialistes valaisans ne sont pas contre l’énergie solaire, mais pas de cette manière. C’est la façon de faire qui nous dérange avec ces projets gigantesques et une politique motivée par une course aux subventions. Lorsqu’il a été voté par le Grand Conseil, le décret ne donnait pas les garanties que nous voulions».

Spécialiste des questions d’énergie, le député socialiste Florian Chappot a aussi été surpris par le message du conseiller national vaudois: «Je rejoins pleinement Roger Nordmann sur le principe de l’offensive solaire. Mais je crois qu’il n’a pas la perception locale du débat et des enjeux en Valais. Au Grand Conseil, les socialistes ont demandé deux choses: privilégier l’installation des parcs solaires à proximité des routes et du réseau électrique, et exclure les zones protégées pour leur biodiversité et leur paysage. Elles ont été refusées et pour cette raison nous sommes opposés au décret».

Depuis la décision du Parlement fédéral en septembre 2022 sur le programme dit «Solarexpress», les projets de parc solaire alpin se sont multipliés en Valais: Grengiols, Gondo, Vispertal, Grande-Dixence, Grimentz, Anniviers, Ovronnaz ou encore Orsières. Derrière ces projets, on trouve des sociétés électriques comme les Forces motrices valaisannes, Oiken, le groupe E et presque partout Alpiq.

«Nous regrettons l’absence d’un rôle planificateur de l’État, ajoute Florian Chappot, contrairement à ce qui se passe avec succès dans le canton de Berne et pour l’énergie hydraulique en Suisse. Nous ne fermons pas la porte à de grands parcs solaires en Valais, mais pourquoi aller gâcher des lieux préservés sans activité humaine? Cela n’a rien à voir avec la construction des barrages comme le disent certains partisans. On n’avait pas le choix de les installer dans ces endroits. Les parcs solaires, on peut les installer partout où il y a du soleil, à proximité des pistes de ski ou d’un aéroport par exemple».

Dans son tweet, Roger Nordmann dit que «la protection de la nature est garantie par la loi fédérale». Mais Florian Chappot fait remarquer que cette loi fédérale ne protège que très peu d’endroits en Valais, trois en réalité. Il a publié une carte sur le réseau social X.