Moyen-OrientUn puissant séisme fait des centaines de morts en Syrie et en Turquie
Un tremblement de terre de magnitude 7,8 a secoué les deux pays, lundi. Le bilan est catastrophique.
Un séisme de magnitude 7,8 a frappé lundi, le sud de la Turquie et la Syrie voisine. Le bilan provisoire fait état de 284 morts et 2320 blessés, a annoncé lundi, le ministère syrien de la Santé.
Selon l’institut sismologique américain USGS, le tremblement de terre a eu lieu à 4h17 locales (2h17 en Suisse), à une profondeur d’environ 17,9 kilomètres. L’épicentre se situe dans le district de Pazarcik, dans la province de Kahramanmaras (sud-est), à 60 km environ à vol d’oiseau de la frontière syrienne.
Ce séisme est le plus important en Turquie depuis le tremblement de terre du 17 août 1999, qui avait causé la mort de 17’000 personnes, dont un millier à Istanbul.
28 personnes ont été tuées dans la province d’Adiyaman, a annoncé lundi son gouverneur, faisant état d’une centaine de bâtiments effondrés. Au moins 23 personnes ont été tuées et 420 autres blessées dans la province de Malatya, a annoncé son gouverneur à la chaîne publique TRT. Le gouverneur de Sanliurfa a lui fait état de 18 morts et de 30 blessés dans sa province. Au moins six autres ont été tuées dans la province de Diyarbakir, a indiqué son gouverneur.
«Nous entendons des voix ici et là-bas. Nous pensons que peut-être 200 personnes se trouvent sous les décombres», a déclaré un secouriste dépêché devant un immeuble détruit de Diyarbakir, selon des images diffusées sur la chaîne NTV.
Selon l’Afad, le séisme survenu dans la nuit était d’une magnitude de 7,4 et d’une profondeur de 7 km. Les secousses, ressenties dans tout le sud-est du pays, ont également été ressenties au Liban et à Chypre, selon des correspondants de l’AFP.
Des bâtiments ont été détruits dans de nombreuses villes du sud-est du pays, selon les images diffusées par les médias turcs, laissant redouter un bilan beaucoup plus lourd. Un correspondant de l’AFP à Diyarbakir, grande ville du sud-est du pays, a vu un immeuble effondré, avec des secouristes à pied d’oeuvre pour essayer de dégager des personnes des décombres.
Sur Twitter, des internautes turcs partageaient l’identité et la localisation de personnes prises au piège sous les décombres dans plusieurs villes du sud-est du pays. Le maire de la ville d’Adana, Zeydan Karalar, a déclaré que deux immeubles de 17 étages et 14 étages avaient été détruits, selon la chaîne TRT.
Appel à l’aide internationale
«Toutes nos équipes sont en alerte. Nous avons émis une alarme de niveau quatre. C’est un appel y compris à l’aide internationale», a indiqué le ministre turc de l’Intérieur, Süleyman Soylu, sur la chaîne Haberturk. «Nos équipes sont en état d’alerte pour secourir les survivants», ont aussi affirmé les Casques Blancs syriens, des secouristes engagés dans les zones rebelles en Syrie, sur Twitter.
50 répliques ont été enregistrées en Turquie, selon l’Afad.
Le gouverneur de la province de Gaziantep a appelé les habitants à se rassembler dehors malgré le froid, tandis que le chef du Diyanet, l’organisme public turc chargé d’encadrer le culte, à appeler les Turcs dans le besoin à trouver refuge dans les mosquées.
Les secouristes turcs et la défense civile ainsi que les pompiers syriens étaient à l’œuvre lundi matin, pour tenter d’extraire d’éventuelles victimes des décombres, selon les médias locaux.
La Turquie est située sur l’une des zones sismiques les plus actives du monde. Fin novembre, un tremblement de terre de magnitude 6,1 a frappé le nord-ouest de la Turquie, faisant une cinquantaine de blessés et des dégâts limités, selon les services de secours turcs. En janvier 2020, un séisme de magnitude 6,7 a frappé les provinces d’Elazig et de Malatya (Est), faisant plus de 40 morts. En octobre de la même année, un tremblement de terre de magnitude 7 en mer Égée avait fait 114 morts et plus de 1000 blessés en Turquie.