FootballThaïs Hurni: «Je serre les dents et j’essaie de donner mon maximum»
Au lendemain du revers de Servette en finale des play-off, la défenseuse grenat a rejoint le camp de préparation de l’équipe de Suisse. Avec l’objectif de décrocher sa place pour l’Euro.
- par
- Florian Paccaud
L’équipe de Suisse a entamé mardi la première phase de sa préparation pour l’Euro, qui aura lieu du 6-31 juillet en Angleterre. La Nati y affrontera le Portugal (le 9), la Suède (le 13) et les Pays-Bas, tenants du titre (le 17). Alors que la liste des 23 sélectionnées sera dévoilée le 21 juillet à Zurich, Nils Nielsen a convoqué 24 joueuses pour cette première semaine, dont neuf qui se battent pour passer le premier cut.
Vanessa Bernauer (AS Rome), Stefanie da Eira (Real Betis), Elvira Herzog (FC Cologne), Thaïs Hurni (Servette FCCF), Sally Julini (EA Guingamp), Naomi Mégroz (FC Zurich), Seraina Piubel (FC Zurich), Nadine Riesen (FC Zurich) et Nina Stapelfeldt (AC Milan) sont en concurrence pour obtenir leur place - 2 ou 3 seront conservées - en deuxième semaine.
Après avoir perdu la finale du championnat lundi contre Zurich, la Servettienne Thaïs Hurni (23 ans) n’a donc bénéficié que de quelques heures de répit avant de retrouver les terrains pour tenter de convaincre l’entraîneur national. Interview.
– Thaïs Hurni, vous perdez la finale des play-off avec Servette Chênois lundi soir, mardi vous rejoignez la sélection. Pas trop dur comme enchaînement?
– Je ne vais pas vous mentir, cela n’a pas été facile. On a encore passé du temps lundi soir avec l’équipe, car on se voyait mal se quitter comme ça, après cette finale perdue. Une manière de mettre un point à cette saison. Se remettre directement dans le bain le lendemain pour une préparation physique, ça a piqué.
– Plusieurs Zurichoises ont également été convoquées pour cette première semaine. Avez-vous beaucoup reparlé du match?
– Les joueuses qui avaient joué lundi ont bénéficié de quelques soins, donc c’est clair qu’on en a reparlé. Mais de toute manière, ce qui est fait est fait. Et avec des «si» et des «mais», on refait tout un championnat.
– Est-ce qu’il n’y a pas eu trop de chambrages?
– Étant donné qu’on a perdu aux penalties, ça allait. Ce n’était pas comme si on avait perdu 3-0. Il y a aussi eu des messages ou des petites attentions réconfortants, cela m’a fait plaisir.
– Durant cette première semaine, il y a neuf joueuses qui se battent pour le cut. Comment est-ce que vous le vivez?
– D’un côté, comme une compétition. J’ai envie de montrer ce que je sais faire. Mais sachant qu’on vient de finir le championnat, qu’on est totalement KO, tant physiquement que mentalement, c’est compliqué. Je serre les dents et je tente de donner mon maximum.
– Qu’est-ce que le sélectionneur vous a dit au sujet de cette sélection interne?
– Pour ma part, il m’en avait informé avant que les convocations ne soient dévoilées. C’était aussi lié aux examens que je dois passer dans le cadre de mes études. Il nous a dit qu’il fallait donner le meilleur de nous-même, même s’il savait que, après une longue saison, c’était dur.
– Est-ce que Nils Nielsen vous a dit sur quel critère il va prendre sa décision?
– Pas vraiment, car parmi celles qui sont mises en concurrence pour passer le cut, il y a des joueuses qui évoluent à des postes différents. Donc je pense que cela dépendra surtout de la forme du moment.
– Sur quoi est axée cette première semaine de rassemblement?
– La préparation physique. Celles qui reviennent de vacances galèrent aussi, donc cela nous fait un peu «plaisir», dans le sens où celles qui, comme moi, viennent de terminer la saison ne sont pas les seules à souffrir à l’entraînement. En fait, les deux premières semaines vont être très compliquées physiquement. Cela nous fait un peu plus peur, car, au début, c’est facile de serrer les dents et de pousser. Mais refaire une «prépa» alors que tu n’as pas eu de vacances, ce n’est pas évident.
– Entre vos révisions pour les examens et cette éprouvante préparation, comment est-ce que vous vous en sortez?
– Il n’y a pas trop le temps de souffler. C’est entraînement le matin, puis révisions l’après-midi. Il ne reste pas vraiment beaucoup de temps pour faire des jeux avec les autres, par exemple.
– Mercredi, Servette Chênois a annoncé le recrutement de votre coéquipière en équipe nationale, la Vaudoise Sandrine Mauron en provenance de l’Eintracht Francfort. Quelle est votre réaction?
– C’est quelqu’un avec qui je m’entends extrêmement bien en sélection. Même si on ne jouait pas dans la même équipe, on a commencé dans le même club, à Grandson. On est passées par les mêmes étapes, donc cela me fait plaisir de retrouver un visage familier à Servette et surtout une autre Vaudoise. Donc ça fait plaisir.