France«On va lui faire une «Samuel Paty» à lui et son père»
Deux ans après l’assassinat d’un professeur d’histoire en région parisienne, un enseignant a dû être placé sous protection policière après avoir été menacé.
Un professeur d’histoire-géographie d’un lycée en Essonne (région parisienne) a été placé sous protection policière. Son établissement a reçu une lettre anonyme le menaçant de lui faire subir le même sort que son confrère Samuel Paty, assassiné il y a deux ans. «Lorsque des professeurs ou des membres de la communauté éducative (…) sont menacés (…), nous intervenons, d’abord en condamnant fermement toute forme d’agression verbale ou physique», mais également avec «une protection fonctionnelle», a réagi le ministre de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye.
«Le sale juif doit arrêter de faire le malin (…) On va lui faire une «Samuel Paty» à lui et son père le vieux rabbin sioniste», peut-on lire dans cette missive publiée sur les réseaux sociaux et authentifiée par une source policière à l’AFP. «Les juifs on en veut pas dans des lycées, restez dans vos synagogues. On va s’occuper (de ce professeur) à la sortie du Lycée», poursuit la lettre reçue lundi par l’établissement Georges Brassens à Évry.
Des agents sont postés devant le domicile et l’établissement où enseigne ce professeur d’une trentaine d’années. Le proviseur de l’établissement, recevant cette lettre, a prévenu «dans la foulée le professeur (visé) qui était sur site puisqu’il avait cours» et l’a «accompagné pour aller déposer une plainte au commissariat», a déclaré l’académie de Versailles. Cet enseignant est arrivé à la rentrée dans cet établissement, selon le rectorat qui a déclaré «mettre des mesures en place pour accompagner le professeur, les équipes pédagogiques et les élèves».
Le 16 octobre 2020, Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie de 47 ans, était décapité près de son collège de Conflans-Sainte-Honorine, à l’ouest de Paris. L’auteur était un réfugié russe d’origine tchétchène de 18 ans qui lui reprochait d’avoir montré des caricatures de Mahomet à ses élèves.
Parmi les incidents recensés, un professeur d’un lycée de Thann (est) a «subi des menaces de mort de la part de l’oncle d’une de ses élèves» début octobre, après avoir «abordé en classe la liberté d’expression, les caricatures de Mahomet et Charlie Hebdo», selon une source judiciaire. Le rectorat de Strasbourg a «fermement» condamné mercredi ces «intimidations et menaces».