AllemagneClap de fin pour l’occupation de Lützerath
Les derniers manifestants qui protestaient contre l’extension d’une mine de charbon dans l’ouest de l’Allemagne ont été délogés lundi.
C’est terminé: les derniers militants écologistes qui protestaient contre l’extension d’une mine à ciel ouvert à Lützerath, village de l’ouest de l’Allemagne, ont été délogés par la police lundi, mettant fin à des années de mobilisation locale contre ce projet controversé.
Seuls deux militants étaient encore sur place, réfugiés depuis plusieurs jours dans des tunnels creusés sous le village. Ils sont ressortis à la surface lundi en fin de matinée, a constaté une journaliste. Cet événement met fin à une vaste opération de police visant à évacuer les manifestants du site, qui durait depuis mercredi.
Greta Thunberg sur place
Les militants protestaient contre l’extension d’une mine de lignite à ciel ouvert de l’énergéticien RWE, impliquant la disparition du village de Lützerath, dans le bassin rhénan, entre Düsseldorf et Cologne. Ce lieu, qui est devenu un symbole de la résistance aux combustibles fossiles, avait attiré, samedi, des milliers de manifestants, dont la militante suédoise pour le climat Greta Thunberg.
De nombreux militants s’étaient cachés dans des cabanes dans les arbres et sur les toits de bâtiments afin de compliquer les opérations d’évacuation. Dimanche, les forces de l’ordre avaient délogé les 300 derniers militants qui occupaient les lieux – à l’exception des deux personnes réfugiées dans les tunnels.
Quatre hameaux seront finalement préservés
Désormais, la vaste fosse où s’activent, sur plusieurs dizaines de kilomètres, d’immenses machines d’excavation, va pouvoir engloutir Lützerath. Seule victoire, amère, pour les militants: quatre hameaux, initialement destinés à être eux aussi détruits, seront finalement préservés. Un accord en ce sens a été trouvé entre RWE et le gouvernement allemand, sous la pression populaire, en octobre dernier.
L’opération d’évacuation à Lützerath était politiquement délicate pour la coalition du social-démocrate Olaf Scholz, qui gouverne avec les écologistes, accusés par les militants d’avoir trahi leurs engagements. Berlin juge nécessaire l’extension de la mine pour la sécurité énergétique de l’Allemagne, qui doit compenser l’interruption des livraisons de gaz russe, un motif que contestent les opposants.
Heurts avec la police
L’opération policière a été émaillée de polémiques. Plusieurs manifestants ont accusé la police d’avoir réprimé avec «violence» les rassemblements, qui ont dégénéré en affrontements au cours desquels des dizaines de policiers et de manifestants ont été blessés. Des véhicules de police ont été endommagés par des jets de pierres ou leurs pneus crevés, a de son côté souligné la police.
Des enquêtes ont été ouvertes dans environ 150 cas pour résistance à agents de police, dommages matériels ou atteinte à l’ordre public, selon la même source. Douze personnes ont été arrêtées.