Football«J’espérais éviter une équipe: le FC Sion»
Le président du FC Onex, Orazio Margarone, n’a rien contre les Valaisans, qu’il accueille ce mardi à Meyrin en 8es de la Coupe de Suisse (20h30). Mais le travail engendré par cette rencontre est disproportionné pour une équipe de 2e ligue.
- par
- Florian Vaney
Depuis un mois, le FC Onex bosse d’arrache-pied pour que la magie de la Coupe de Suisse puisse s’inviter chez lui. Depuis vendredi, son président Orazio Margarone se trouve en congé pour mieux gérer la charge titanesque de travail que cela représente. Et depuis ce mardi matin, il tourne comme une hélice pour peaufiner les encombrants derniers détails d’un match pas comme les autres. «On voulait vraiment offrir ce moment à nos joueurs, à leur famille et leurs amis. On sait pourquoi on fait tout ça. Mais…»
Mais Orazio Margarone se souvient qu’à une époque définitivement révolue, la Coupe s’était déjà invitée à Onex. «C’était il y a une trentaine d’années, contre Xamax.» Sans un système de sécurité pensé des semaines à l’avance, sans devoir faire pousser des séparations artificielles tout autour du terrain et, surtout, sans délocalisation. À aucun moment ces dernières semaines, le FC Onex n’a pu nourrir l’espoir de recevoir le 8e de finale de Coupe de Suisse qui l’attend sur son terrain. Pas d’autres choix, la rencontre se disputera à Meyrin.
Le lourd passif des Sédunois à Genève
Le malheur des Genevois, c’est de vivre dans la peau d’un club de 2e ligue qui ne se trouve pas tout à fait à sa place au 3e tour d’une compétition bien davantage formatée pour les grosses écuries. Le FCO a évidemment mérité son accession jusqu’ici. Mais comme souvent, dès lors que le petit pêche un gros poisson, les problèmes commencent. Et justement, Onex a pêché le FC Sion.
Déjà dotés d’une certaine réputation, certains fans valaisans avaient semé le chaos au premier tour du tournoi, à Carouge. Conséquence: les voyants sécuritaires de la police genevoise sont passés au rouge lorsqu’il s’est agi de réceptionner les Sédunois au bout du lac. «Tout cela part d’une rivalité entre Sion et Servette, avec laquelle on n’a rien à voir», soupire le président. Peut-être. Mais mardi soir, un petit club qui n’a rien demandé va devoir payer pour les débordements de supporters qu’il ne verra probablement qu’une fois dans sa vie. «Je n’ai rien contre le FC Sion, vraiment. Mais j’espérais éviter une équipe au tirage, et elle nous est tombée dessus…»
Dans les faits, le FC Onex a bénéficié d’un peu plus d’un mois pour se préparer à réceptionner son cadeau empoisonné. «Dans un monde idéal, on pensait régler l’histoire du lieu en quelques jours, avant de placer notre énergie ailleurs. Comme sur la recherche de sponsors, par exemple, essentielle au financement d’une rencontre comme celle-ci.» Dans le monde réel, il n’est resté qu’une dizaine de jours aux Onésiens pour démarcher des partenaires. «Et en dix jours, on ne conclut pas beaucoup de deals… On remercie d’ailleurs chaudement les sponsors qui ont accepté de s’engager.»
Appel à l’ASF
Tout aurait pris une autre tournure si Orazio Margarone avait accepté la proposition de Christian Constantin d’échanger la rencontre pour qu’elle se dispute à Tourbillon. Lorsqu’on connaît le chantier qui incombe au petit club recevant ce genre d’affiche, la tentation est grande. Pour que la Coupe garde ce qui lui reste de charme, Onex a refusé. Entrera-t-il dans ses frais mardi soir? Rien n’est moins sûr, malgré les 1500 billets déjà vendus.
À quelques heures de l’échéance, l’homme fort du club tient à passer un dernier message. «Pour toutes les équipes qui se retrouvent dans notre position, il serait précieux que l’Association suisse de football (ndlr: qui chapeaute la compétition) crée et fournisse une marche à suivre. Avec les démarches organisationnelles à mettre en place.» Pour gagner du temps, de l’énergie et un peu de sous. Et pour que la Coupe continue d’appartenir aussi un peu aux équipes amateurs.