FootballXherdan Shaqiri: «Nous devons rester la petite Suisse»
Alors qu’il va fêter sa 118e sélection contre le Kosovo samedi (20h45), le meneur de jeu de l’équipe nationale appelle à l’humilité de sa sélection.
- par
- Valentin Schnorhk - Bâle
Un match spécial. Pour tant de raisons. Samedi (20h45), Xherdan Shaqiri honorera sa 118e sélection en équipe de Suisse. Il égalera Heinz Hermann, comme Granit Xhaka (désormais recordman avec 119 apparitions) le mois dernier.
«J’ai toujours eu dans le viseur ce record, a-t-il dit vendredi en conférence de presse. Égaler Heinz Hermann chez moi à Bâle, contre le Kosovo, cela rend tout ça encore plus particulier. Mais le premier objectif sera bien sûr de valider cette qualification pour l’Euro.» Une victoire l’assurerait, un nul pourrait le permettre (si Israël ne bat pas la Roumanie).
Pour tout dire, Shaqiri aurait préféré atteindre cette marque symbolique mercredi contre Israël. Il avait été laissé sur le banc par Murat Yakin. Cela était prévu. Mais il n’est jamais entré en jeu. «Je n’ai pas été content de ne pas jouer, admet-il. Autre chose avait été prévu avant le match, mais cela ne s’est pas passé comme discuté. Nous en avons parlé avec le coach et tout est en ordre désormais. Dans un match, la tactique peut amener à changer les plans. Je respecte cette décision.»
Cela ne veut pas dire qu’il l’accepte. D’ailleurs, comment le meneur de jeu de Chicago perçoit-il les critiques régulièrement adressées à Murat Yakin? «Ce n’est pas la première fois que beaucoup de choses sont écrites, élude-t-il. Je suis professionnel, je ne lis pas le journal tous les jours. Et puis, nous pouvons toujours terminer premiers du groupe. Nous sommes toujours la petite Suisse, et nous devons le rester. Nous ne sommes ni l’Allemagne, ni le Brésil. Donc, parfois, cela peut moins bien aller.»
Yakin ne lit pas les journaux
Dans le jeu, l’équipe nationale peut tout de même faire mieux. Shaqiri en est conscient: «Nous devons mieux contrôler les matchs, la deuxième mi-temps contre Israël n’est pas suffisante. Contre le Kosovo, nous devrons faire un bon match sur 90 minutes.» Mais Yakin a-t-il les moyens de transmettre une telle exigence à son équipe?
«Si nous jouons comme la première mi-temps mercredi, nous pouvons le refaire, assène le sélectionneur. Cela dépend de nous. Nous pouvons être dominants. J’ai une équipe qui est forte.» Et les critiques? «Je ne sais pas ce qui se dit sur moi, assure-t-il. Mais je peux composer avec elles. Je vois ce que l’équipe produit sur le terrain. Nous jouons parfois avec trop de facilité, alors nous devons avoir plus la faim de gagner.»
Il le faudra, pour éviter une nouvelle déconvenue samedi. À noter que Yann Sommer sera dans les buts (en l’absence de Gregor Kobel, initialement prévu pour être titulaire) et que Yakin a considéré qu’il n’avait pas besoin d’appeler un autre latéral droit, considérant par exemple que Jordan Lotomba «manque de rythme». «J’ai un plan B», clame-t-il.