Ski-cross – Fanny Smith est à Zhangjiakou et c'est déjà une victoire

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Ski-crossFanny Smith est à Zhangjiakou et c'est déjà une victoire

La Vaudoise, blessée à Nakiska (Can) il y a un mois, a tout mis en œuvre pour participer aux Jeux de Pékin. Elle va souffrir, mais jouera un nouveau podium olympique.

Robin Carrel Zhangjiakou
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Robin Carrel Zhangjiakou
La Suissesse va devoir serrer les dents.

La Suissesse va devoir serrer les dents.

Getty Images

«Avec ma blessure, pouvoir aller aux Jeux serait déjà une grande victoire.» Fanny Smith n'en faisait pas mystère. Sa blessure subie à la mi-janvier lors d'une course de Coupe du monde au Canada était assez grave pour l'empêcher de participer à ses quatrièmes Jeux olympiques. Une contusion osseuse au plateau tibial d'une jambe qui a inquiété. Et qui inquiète encore, d'ailleurs. C'est la première question qui a été posée à la Suissesse lors de sa conférence de presse en ligne, en vue de son épreuve prévue jeudi... Simplement: «Comment ça va?»

«Ça va, ça va..., a-t-elle répondu. Je suis très contente d'avoir pu skier lundi. J'ai pu faire tout le parcours et c'est déjà une grande victoire pour moi. Je suis heureuse de pouvoir être au départ ici, même si je prends encore jour après jour en attendant la course. Je fais en fonction de comment je me sens et de comment va mon genou.»

Depuis un mois, la Villardoue de 29 ans, médaillée d'argent en 2018 en Corée du Sud, réalise un vrai contre-la-montre contre la douleur. «Dès que je suis rentrée du Canada, j'ai été prise en charge par le médecin, pour effectuer un diagnostic. Même depuis outre-Atlantique, j'avais pris rendez-vous avec mon médecin, mon physio, mon acupuncteur, mon ostéopathe… Depuis, tous les jours, je suis en traitement de huit heures à vingt-et-une heures. Je n'ai pas arrêté. C'était tous les jours! J'ai enchaîné tous les soins possibles et imaginables, pour récupérer et que ça puisse fonctionner en Chine. L'objectif était de skier avant de venir à Pékin.»

«Je compte sur mes capacités mentales pour que ça me booste.»

Fanny Smith

Elle a pu le faire le week-end des 5 et 6 février et s'est envolée pour l’Empire du Milieu. «C'était très tôt dans la rééducation. Normalement, pour les gens normaux, ce genre de blessures demande un mois d'immobilisation. Mes thérapeutes ont été surpris et ravis par l'évolution. Je suis arrivée ici et j'ai fait un premier run complet sur le parcours. J'ai de la chance, il y a pas mal de rollers et de bosses. Mais j'ai aussi fait deux grands plats qui n'ont pas épargné mon genou... Mais globalement, la forme du parcours est plutôt bonne pour lui», s'est-elle félicitée.

Fanny Smith devait faire face à une montagne aux JO, en la personne de Sandra Näslund. La Suédoise a tout gagné cette saison, sauf la course sprint à Arosa. Avec ce coup dur, la Vaudoise partira avec un désavantage dont elle n'avait surtout pas besoin. Car il faudrait être à 110% pour pouvoir rivaliser avec la gloutonne scandinave. «J'ai mal. Mon plus gros challenge est de gérer cette douleur, a-t-elle grincé. Si j'arrive en finale, ça ferait six runs en une journée, c'est énorme!, a-t-elle constaté. Ca va être très demandant pour mon corps. Je travaille mentalement pour apprendre à gérer cette douleur. C'est un os, et les ligaments et les autres choses autour n'ont heureusement pas été touchés. La blessure ne peut pas empirer, mais seulement stagner si je pousse dessus.»

«C'est dur de donner un chiffre quant à ma forme actuelle, a terminé la skieuse des Alpes vaudoises. Les Jeux olympiques, c'est la plus grosse compétition et il y a de l'adrénaline. Je ne suis pas à 100%, c'est sûr. Il y aura beaucoup de choses qui vont entrer en ligne de compte. Je connais encore des hauts et des bas. Certains jours, ça va mieux que d'autres. Je compte sur mes capacités mentales pour que ça me booste. Ce n'est clairement pas la préparation que j'aurais souhaitée, mais c'est comme ça. Je vais essayer de faire au mieux compte tenu des circonstances. Je devrais me mettre dans un état d'esprit de guerrière.»

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