TimorUn ex-prêtre condamné pour des abus sexuels sur mineures
Mardi, la justice a condamné un ancien prêtre américain, à douze ans de détention, pour avoir abusé d’enfants dans un orphelinat, au Timor oriental.
Un prêtre américain défroqué a été condamné mardi, à 12 ans de prison, pour abus sexuels sur des enfants d’un orphelinat du Timor oriental qu’il a fondé, à l’issue d’un procès qui a divisé le pays d’Asie du Sud-Est profondément catholique.
Au moins quinze femmes ont accusé Richard D., 84 ans, de les avoir soumises à des attouchements et rapports sexuels forcés quand elles étaient enfants, dans l’institution catholique située à Oecusse, une enclave timoraise en Indonésie.
Les juges du tribunal du district d’Oecusse ont reconnu Richard D., né à Pittsburgh, coupable de plusieurs chefs d’accusation d’abus sexuels sur des mineurs de l’établissement qu’il a fondé dans les années 1990 pour héberger des centaines d’orphelins et enfants pauvres.
Sentence réduite
L’ex-prêtre catholique américain a été condamné à un total de 37 ans d’emprisonnement, mais les juges ont pris en compte son âge avancé pour réduire la sentence. «Richard D. est condamné à 12 ans pour crimes sexuels sur des mineurs et en tenant compte de l’âge du défendeur», a indiqué Yudi Pamukas, le président du tribunal.
Les juges ont requis une incarcération immédiate du condamné pour éviter qu’il ne s’enfuie. Le tribunal a aussi condamné les autorités timoraises à verser des compensations financières aux victimes des abus sexuels du prêtre. Richard D. était présent au tribunal pour le verdict – ouvert au public après un procès à huis clos qui a commencé en juin.
Multiples viols
Plusieurs victimes ont accusé le religieux d’avoir tenu des listes avec les noms des enfants qui devaient passer la nuit avec lui. Elles l’ont accusé de multiples viols et attouchements. Mais une partie des Timorais a mis en doute ces accusations et de nombreuses victimes refusent d’être identifiées, craignant des représailles. Cette affaire a profondément divisé l’ancienne colonie portugaise où il a longtemps été une figure révérée.
L’Église est une institution très respectée au Timor oriental, petit pays qui partage une frontière avec l’Indonésie, et où 97% de la population est catholique. Richard D., arrivé au Timor comme missionnaire, a été défroqué par le Vatican en 2018, mais les accusations d’abus sexuels n’ont été publiées que l’année suivante par un média local.