Solidarité avec l’Ukraine: Le Conseil national refuse les 5 milliards de francs pour l’Ukraine

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Solidarité avec l’UkraineLe Conseil national refuse les 5 milliards de francs pour l’Ukraine

Le Conseil national a refusé jeudi une motion demandant que la Suisse s’engage pour 5 milliards de francs d’aide à l’Ukraine. Ignazio Cassis estime qu’il est prématuré de fixer un tel montant.

Eric Felley
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Eric Felley
Le conseiller fédéral Ignazio Cassis ce jeudi au Conseil national.

Le conseiller fédéral Ignazio Cassis ce jeudi au Conseil national.

Parlement

La Suisse en fait elle assez, trop ou trop peu pour venir en aide à l’Ukraine? C’est la question sous-jacente au débat qui s’est tenu ce jeudi au Conseil national. Une majorité de la Commission de politique de sécurité proposait de fixer un montant de 5 milliards de francs d’aides à l’Ukraine dans le cadre de la coopération internationale pour «les cinq à dix prochaines années». Mais finalement la droite (UDC, PLR et Centre) a refusé d’inscrire un tel montant, pour la raison première qu’il est prématuré de le faire.

Les images du barrage de Kakhovka éventré et les milliers de personnes qui doivent quitter des zones inondées ont évidemment frappé les esprits au Palais fédéral. L’actualité ne pouvait que donner raison à la majorité de la commission: «L’Ukraine a besoin d’un soutien considérable, notamment pour l’aide humanitaire, la protection de la population civile, le déminage, la promotion de la paix ou le renforcement des infrastructures civiles».

Rapporteur de la commission, Nicolas Walder (V/GE) a rappelé la faiblesse de l’aide suisse comparée à de nombreux pays européens, notamment la Norvège qui s’est engagée pour 7,5 milliards de francs: «En raison de notre non-engagement militaire, nous devons nous engager davantage pour la reconstruction. On estime à 700 milliards de francs les besoins futurs de l’Ukraine et cela avant la ravageuse destruction du barrage de Kakhovka».

«Nous n’avons pas à rougir, c’est évident»

Mais, pour le conseiller fédéral Ignazio Cassis, qui a lancé à Lugano l’année dernière les bases de la reconstruction de l’Ukraine, le coût de cette opération sur la durée reste méconnu: «Selon certains experts, il serait de 400 milliards de dollars, pour d’autres de 1000 milliards de dollars… Chaque jour que la guerre dure fait augmenter ces montants. La Suisse est prête à s’engager, ça c’est certain. Mais les moyens ne viendront pas tous de la coopération internationale et cela dépendra du budget de la Confédération».

Ignazio Cassis a précisé l’état actuel de l’aide de la Suisse: «Selon les derniers chiffres, la Confédération a déjà dépensé 280 millions de francs. D’ici à la fin de l’année prochaine, ce seront 300 millions de francs supplémentaires. Ce qui n’a pas encore été dépensé, mais qui est prévu, représente 1,5 milliard de francs. Nous n’avons pas à rougir, c’est une évidence».

Déjà 1,4 milliard pour les réfugiés

La droite, emmenée par Hans-Peter Portmann (PLR/ZH), a fait bloc derrière le conseiller fédéral. Plusieurs intervenants ont rappelé que la Suisse n’a pas à se culpabiliser au plan international, notamment parce qu’elle a fait un effort remarquable pour accueillir quelque 80 000 réfugiés, qui ont déjà coûté 1,4 milliard. Enfin, dans ce débat, la conseillère nationale Therese Schläpfer (UDC/ZH) a fait remarquer: «Ces milliards sont prévus pour le cas où la victoire est du côté de l’Ukraine, mais si ce sont les Russes qui gagnent, on leur donne aussi de l’argent?»

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