Royaume-UniMeurtre d’une étudiante: le fils d’un milliardaire «avoue»
Seul suspect dans l’affaire qui a coûté la vie à une Norvégienne à Londres, l’homme admet un «accident sexuel qui a mal tourné». Il avait fui au Yémen après les faits.
- par
- J.Z
Pour la première fois, Farouk Abdulhak a admis son implication dans la mort de Martine Vik Magnussen, une étudiante norvégienne de 23 ans retrouvée morte à Londres en 2008. Fils d’un milliardaire yéménite, il avait fui le Royaume-Uni dans les heures suivant le décès de la jeune femme sans jamais revenir pour répondre des accusations portées à son encontre.
Farouk Abdulhak est le seul suspect dans ce drame et fait l’objet d’un mandat d’arrêt international. Alors qu’il n’avait encore jamais évoqué l’affaire, une journaliste de la BBC est parvenue à échanger avec lui.
«Rien d’infâme»
«Au cours des milliers de textos et des centaines de notes vocales… pas une seule fois il n’a utilisé le nom de Martine ou fait référence à sa mort», raconte la journaliste.
Pour Farouk Abdulhak, le décès de la jeune femme serait ainsi dû à un «accident sexuel qui a mal tourné». Et d’ajouter: «J’ai fait quelque chose quand j’étais plus jeune, c’était une erreur […] C’était juste un accident. Rien d’infâme.»
Étranglée ou étouffée
Le 14 mars 2008, Martine Vik Magnussen était de sortie avec des amis dans une boîte de nuit londonienne pour fêter la fin de ses examens. Elle a été aperçue pour la dernière à 03 h 20 alors qu’elle quittait l’établissement en compagnie de Farouk Abdulhak. Martine Vik Magnussen sera retrouvée morte à moitié nue deux jours plus tard dans le sous-sol de l’immeuble où vivait ce dernier.
L’autopsie a révélé la présence d’au moins 43 coupures et autres éraflures sur différentes parties de son corps. La jeune femme serait décédée après avoir été étranglée ou étouffée à l’aide d’un objet.
Rapidement identifié comme seul suspect, Farouk Abdulhak avait fui au Yémen en passant par l’Égypte. Il est le fils de Shaher Abdulhak, homme d’affaires décédé qui a notamment fait fortune dans le pétrole, l’immobilier et les boissons gazeuses.
Pas d’accord d’extradition
L’an dernier, une femme d’une soixantaine d’années soupçonnée d’avoir «aidé» le suspect a été arrêtée à Londres. «Bien qu’il s’agisse là d’une avancée positive, il nous reste encore énormément de travail», déclarait un enquêteur de Scotland Yard. «J’en appelle directement à Farouk Abdulhak. Revenez au Royaume-Uni. Revenez faire face à la justice.»
Les autorités britanniques comme norvégiennes font pression depuis des années sur le Yémen pour que le suspect leur soit livré. Mais ni le Royaume-Uni ni la Norvège n’ont d’accord d’extradition avec le pays.