Curling: Humeur: donnez-nous notre Patrick Lörtscher quotidien

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CurlingHumeur: donnez-nous notre Patrick Lörtscher quotidien

Le champion olympique de 1998 représente la Rolls-Royce des consultants tant il sait (nous) faire aimer le curling. L’écouter lors des Mondiaux de Schaffhouse n’est rien d’autre qu’un régal.

Nicolas Jacquier
par
Nicolas Jacquier
Patrick Lörtscher n’est pas seulement la voix familière du curling, il est aussi celui qui fait aimer son sport.

Patrick Lörtscher n’est pas seulement la voix familière du curling, il est aussi celui qui fait aimer son sport.

LMD-A

Chaque année à pareille époque, au sortir de l’hiver, Patrick Lörtscher s’invite dans les foyers romands. On ne sait pas de votre côté, mais du nôtre, on adore ce gars-là. Transformer un sport confidentiel en divertissement à grand spectacle n’est pas le moindre de ses mérites. Oui, loin des habituels ânonnements et autres platitudes soporifiques auxquelles l’on est le plus souvent condamné, cet homme-là représente une bénédiction, la Rolls-Royce des consultants de la RTS. Tant l’écouter représente un pur régal.

Le champion olympique de Nagano en 1998 (il avait été couronné au Japon aux côtés de Dominic Andres, Patrick Hurlimann, Daniel Müller et Diego Perren) n’est pas seulement devenu la voix familière de son sport; il est lui-même le curling tant il sait nous transporter jusqu’à nous faire partager ses émotions.

Vulgarisateur hors pair

Grâce à lui, on s’est surpris à rester scotché devant notre écran un matin au moment même où l’équipe de Suisse, engagée ces jours-ci dans ses Mondiaux de Schaffhouse, transpirait à grands coups de balais. A décortiquer chaque coup voire à anticiper celui-ci en vous expliquant pourquoi tartampion (ou Benoît Schwarz) va taper là et pas ailleurs, le Vaudois, faisant valoir ses compétences de vulgarisateur hors pair, réussit à transformer chaque béotien en expert des surfaces glacées.

En cela, Patrik Lörtscher ne fait pas seulement que commenter; non, ce qu’il préfère, c’est jouer avec les mots, avec les yeux, avec les pierres qui finissent inexorablement par devenir les nôtres. Afin que chaque téléspectateur devienne à son tour un membre du CC Genève. Alors oui, donnez-nous notre Lörtscher quotidien. Dans ces conditions. on en vient presque à regretter la fin prochaine du rendez-vous schaffhousois, ce dimanche déjà.

Découvrir l’envers du décor

Parce qu’il nous éclaire de son immense savoir, l’ancien gestionnaire de fortune de 64 ans fait vibrer son sport (dont il est le meilleur ambassadeur) et aimer le curling sans pour autant faire une lecture linéaire et fade de la glissante actualité des pierres tamponneuses. Sa lecture du jeu s’avère autant passionnante que les commentaires qu’il distille tant il parvient à prévoir les coups à l’avance comme le ferait un grand maître d’échecs. Sans jamais envahir l’espace du journaliste mais faisant équipe avec lui, celui qui a également été champion du monde (1981) et d’Europe (1978 et 1981) nous éclaire aussi de ses souvenirs, souvent peuplées d’anecdotes savoureuses.

Ce qui permet à tout un chacun de découvrir l’envers du décor, tout ce qui se cache derrière la froide lecture des résultats. N’hésitant pas, quand les circonstances l’y invitent, à répondre à quelques questions de profane, de prime abord farfelues.

D’ailleurs, pendant que l’on y est, en voici peut-être une: alors que les spectateurs sont toujours très chaudement habillés, laissant rarement tomber leur anorak ou doudoune pour contrer le froid ambiant dans la halle (pas plus de 5 degrés), pourquoi les curlers évoluent-ils le plus souvent en simple t-shirt?

Bon, on vous laisse, Patrick Lörtscher nous attend dans le salon, le match de la Suisse va bientôt commencer…

Leader de l’équipe de Suisse, Benoît Schwarz a l’habitude de jouer en t-shirt.

Leader de l’équipe de Suisse, Benoît Schwarz a l’habitude de jouer en t-shirt.

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