Qatar 2022Lonfat: «A titre personnel, j’espère que ce sera un flop populaire»
En guise d’échauffement avant le coup d’envoi du Mondial, LeMatin.ch s’est tourné vers plusieurs experts. Quel favori? Qui en finale? Qu’espérer des Suisses? Premier invité de notre série: Johann Lonfat.
- par
- Nicolas Jacquier
Johann Lonfat, qu’attendez-vous de cette Coupe du monde?
En dehors du contexte que l’on sait particulier, je me réjouis de voir cela que cela peut donner. J’ai envie de me laisser surprendre. Un Mondial qui tombe en pleine saison, à cette période de l’année, c’est plein de nouveaux paramètres qu’il faudra gérer.
Qui en sera la star?
Les grands joueurs évoluent dans les grands clubs, eux-mêmes confrontés à des calendriers surchargés. Cette Coupe du monde devrait plutôt confirmer l’avènement des cracks actuels.
Pourra-t-on s’affranchir des polémiques et regarder les matches sans avoir mauvaise conscience?
Forcément, il y aura toujours quelque chose de déplaisant en arrière-fond. Je ne vais pas y penser en regardant Brésil – Suisse, mais le contexte demeure pesant. À un moment donné, continuer dans cette voie n’a plus aucun sens. Une prise de conscience semble s’être heureusement produite. La FIFA doit se rendre compte que les critères d’attribution d’une Coupe du monde doivent changer. Le processus doit se démocratiser. À titre personnel, j’espère que ce sera un flop populaire et que les stades resteront à moitié vides.
Selon vous, d’où viendra la surprise?
Après avoir vu jouer Benfica, je mettrais volontiers une pièce sur le Portugal, malgré la fin de règne de Ronaldo, ou peut-être à cause de cela.
Où s’arrêtera la Suisse?
Je la pense capable de tout, dans les deux sens. Si elle réussit à s’extirper du groupe, elle peut aller loin. Jamais notre pays n’a compté autant de joueurs évoluant dans des grands clubs. Il suffit de prendre la colonne vertébrale Sommer-Akanji-Xhaka-Embolo pour s’en persuader. La victoire contre les Bleus en huitième de finale de l’Euro a brisé une barrière psychologique. En battant la France, on a changé de statut, passant de «on n’est pas capable» à «désormais on est capable». Cela ouvre des perspectives réjouissantes.
Qui retrouvera-t-on en finale le 18 décembre?
Le Brésil contre une équipe européenne, l’Angleterre ou l’Allemagne de préférence.
La Coupe du monde a toujours constitué un marqueur de nos identités. S’il fallait ressortir un souvenir, une émotion, ce serait quoi?
Cela remonte à la Coupe du monde 1982 en Espagne, puis à celle de 1986 au Mexique. J’avais le maillot du Brésil, j’étais fan de Zico et Socrates. Je collectionnais les Panini.