Coupe du monde: le nouveau système n'explique pas l'échec des Suisses

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Qatar 2022Murat Yakin: «Il faut essayer de tourner la page»

Le sélectionneur de l’équipe de Suisse est convaincu que son choix de système en 3-5-2 n’est pas une des raisons de la défaite 6-1 contre le Portugal.

Valentin Schnorhk Doha
par
Valentin Schnorhk Doha
Murat Yakin a manqué son coup mardi, face au Portugal.

Murat Yakin a manqué son coup mardi, face au Portugal.

AFP

Il n’est plus temps d’improviser un sourire malicieux, pour s’en tirer par une pirouette. Il est passé minuit et demi dans cette salle de conférences de presse au sous-sol du Stade de Lusail, Murat Yakin n’a pas le cœur à séduire. Il est là pour s’excuser, et pour s’expliquer: la Suisse n’avait pas encaissé six buts dans un match depuis 1963. Et c’est avec ce sélectionneur à sa tête que c’est arrivé, mardi contre le Portugal (6-1), en 8es de finale du Mondial.

«L’équipe connaissait ce système, pour l’avoir pratiqué en match amical, donc elle était au courant. Nous pensions pouvoir jouer avec ce plan de jeu.»

Murat Yakin, sélectionneur de l’équipe de Suisse

Un échec personnel? Non, Murat Yakin ne le dira pas. «Nous avons simplement perdu un match, ce qui ne veut pas dire qu’il faut tout critiquer, a-t-il répondu. Nous avons un bon esprit d’équipe et nous devons simplement accepter que, aujourd’hui, l’adversaire était meilleur que nous, et plus frais. Il faut essayer de tourner la page et continuer, en tant qu’équipe, à regarder vers l’avenir.» Emotion palpable: le sélectionneur est touché par ce résultat. «Nous voulions écrire l’histoire, rendre heureux les Suisses, qu’ils soient fiers de nous, souffle-t-il. Nous sommes simplement tristes ce soir.» Cela ne remet pas en cause sa permanence à ce poste de sélectionneur, lui qui a un contrat qui court jusqu’à la fin des qualifications pour l’Euro 2024.

Plusieurs malades

Et pourtant, difficile de ne pas imputer à Murat Yakin une grande part de responsabilité. Ce système à trois défenseurs a surpris même les joueurs, a admis Xherdan Shaqiri. Le sélectionneur le réfute: «Ce n’est pas une question de système, balaye-t-il. Ce n’était pas un si grand changement. Sur certaines phases de jeu, nous étions également à quatre. L’équipe connaissait ce système, pour l’avoir pratiqué en match amical (réd: contre le Ghana avant le Mondial), donc elle était au courant. Nous pensions pouvoir jouer avec ce plan de jeu. Nous voulions mettre la pression sur les côtés, mais ça n’a pas fonctionné. Nous voulions être dominants, mais le Portugal était meilleur que nous, plus rapide. Et notre approche n’a pas marché. Je crois que la fraîcheur nous a aussi manqué.»

Référence notamment aux problèmes de santé de certains joueurs. Silvan Widmer était absent, après avoir été malade durant la nuit de lundi à mardi. Nico Elvedi, également fébrile ces derniers jours, n’avait pas récupéré toutes ses forces. Alors Fabian Schär, lequel a aussi eu droit à un refroidissement dimanche, «n’était pas au meilleur de sa forme, on a pu le voir durant le match», justifie Yakin. De quoi rentrer en Suisse avec quelques excuses à avancer. Suffisamment pour tourner la page?

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