Guerre en UkraineNouvelle «nuit d’enfer» après des frappes russes dans le sud
Le sud de l’Ukraine a vécu une nouvelle «nuit d’enfer» après des frappes russes qui ont visé en priorité Odessa, grand port de la mer Noire.

Des secours dans un bâtiment administratif touché par un missile russe à Odessa, le 20 juillet 2023.
Ukraine Emergency Service / AFPLe sud de l’Ukraine a vécu une nouvelle «nuit d’enfer» après des frappes russes qui ont visé en priorité Odessa, grand port de la mer Noire, troisième nuit consécutive d’attaques depuis l’expiration d’un accord crucial pour l’alimentation mondiale. Au moins deux civils ont été tués dans ces bombardements à Odessa et Mykolaïv, autre ville du sud ukrainien, ont indiqué les autorités locales qui ont diffusé d’impressionnantes images montrant des bâtiments en flammes et des façades détruites.
À Odessa, le corps d’un gardien d’immeuble a été «retrouvé sous les décombres» après une frappe qui a détruit «un bâtiment administratif» dans le centre et endommagé plusieurs immeubles résidentiels, selon le gouverneur de la région Oleg Kiper. Il a précisé que le consulat de Chine a également été «endommagé» dans l’attaque.
À Mykolaïv, «au moins cinq immeubles résidentiels ont été endommagés», a indiqué le maire Oleksandre Sienkevitch, son adjoint Anatoli Petrov précisant qu’un corps a été retrouvé. Ces frappes ont fait plus de 20 blessés, selon les différents bilans cumulés des autorités locales. «Une nuit d’enfer pour notre peuple!», a réagi le patron du service ukrainien des Situations d’urgence, Serguiï Krouk, l’armée de l’air ukrainienne indiquant que Moscou a lancé au total 38 missiles et drones sur les deux villes.
Missiles supersoniques
«Malheureusement, il n’a pas été possible d’intercepter tous les missiles, en particulier les missiles supersoniques Kh-22 et Onyx, qui sont très difficiles à détruire», a précisé sur Telegram Oleg Kiper. Ces missiles, rarement tirés par Moscou, avaient déjà été utilisés lors de l’attaque russe dans la nuit de mardi à mercredi, qui a ciblé les terminaux céréaliers et les infrastructures portuaires d’Odessa et de Tchornomorsk, détruisant des silos et, notamment, 60.000 tonnes de grains.
Dans le nord-ouest de la péninsule annexée de Crimée, «quatre bâtiments administratifs ont été endommagés» par des attaques de drones ukrainiens, a indiqué le gouverneur local installé par Moscou, Sergueï Aksionov, sur Telegram. «Une adolescente est morte» dans cette attaque, a-t-il ajouté.
Vaste incendie en Crimée
L’incendie qui s’est déclaré mercredi sur un terrain militaire de l’est de la Crimée, nécessitant l’évacuation de plus de 2000 personnes, était lui toujours en cours. La fréquence des détonations, qui pourraient être celles de stocks de munitions, «a considérablement diminué», ont indiqué sur Telegram les autorités locales. Kiev n’a pas revendiqué mais frappe régulièrement des garnisons ou des stocks de matériel russes en profondeur des lignes, jusque dans la péninsule de Crimée.
«Les terroristes russes continuent leurs tentatives de détruire la vie dans notre pays», a réagi jeudi le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. L’armée russe avait, elle, affirmé mercredi ne viser que «des sites industriels militaires, des infrastructures pour le carburant et des dépôts de munitions de l’armée ukrainienne». Après son retrait de l’accord permettant l’exportation des céréales ukrainiennes, Moscou a aussi menacé les bateaux en route vers les ports ukrainiens, assurant qu’ils seraient désormais «considérés comme des bateaux transportant potentiellement des cargaisons militaires».
Selon Washington, Moscou «pourrait élargir son ciblage (…) pour inclure des attaques sur des bateaux civils» et ensuite «faire porter la responsabilité de ces attaques à l’Ukraine». Le Kremlin s’est retiré mardi de l’accord signé en juillet 2022 sous l’égide des Nations unies et de la Turquie, dénonçant les entraves au commerce de ses propres engrais et produits agricoles. Vladimir Poutine a assuré mercredi que la Russie était prête à revenir à l’accord si ses demandes étaient réalisées «dans leur totalité», accusant les Occidentaux de «chantage politique».
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