Voile – Route du RhumCharles Caudrelier: «C’est une victoire dingue»
Le skipper français livre ses premières pensées juste après sa superbe victoire lors de la Route du Rhum.
- par
- André Boschetti
Six jours pour traverser l’Atlantique: Charles Caudrelier a remporté, mercredi, la prestigieuse Route du Rhum, après une course maîtrisée de bout en bout à bord de son Maxi Edmond de Rothschild.
Le marin de 48 ans a évoqué cette «victoire dingue» dans l’épreuve qui lui a donné envie de naviguer étant enfant, lors d’une conférence de presse qui s’est tenue avant l’annonce de la mort de deux suiveurs.
Quelle est la sensation qui domine après cette traversée?
C’est une victoire dingue. Dans ma carrière, j’ai vécu de très bons moments, mais c’était la course que je voulais gagner et qui m’a donné envie de faire de la voile. Elle est mythique et pour un marin comme moi qui a 25 ans de carrière, c’était une vraie frustration de n’avoir jamais été au départ. Mais je peux pas me plaindre parce qu’être skipper du Maxi Edmond de Rothschild c’est assez exceptionnel. Je venais pour faire gagner ce bateau et faire gagner l’équipe. Cette victoire a une saveur particulière.
Que retenez-vous de votre duel avec François Gabart?
Cela a été un beau combat. Il m’a menacé dès le début et jusqu’au bout. En arrivant autour de la Guadeloupe, j’avais forcément en mémoire son périple en 2018 (Ndlr: arrivé en tête, Gabart avait été dépassé dans les derniers instants par Francis Joyon). J’avais à peu près trois heures d’avance sur lui et mon routeur (Franck Cammas) avec qui j’échangeais me disait: «T’inquiètes ça va bien se passer, tu as une belle avance». Mais je m’imaginais le voir arriver, c’était un peu l’angoisse. On met les marins en avant, mais François a eu une avarie qui l’a ralenti quelques heures, alors que moi je n’ai pas eu à sortir ma boite à outils. Cela se joue peut-être là.
Remporter la Route du Rhum, c’est une victoire collective?
Oui. Ce qui nous lie tous chez Gitana, c’est la passion pour la mer. On est tous conscients qu’on est dans une équipe particulière avec un bateau particulier. Ils ont pris ce pari, il y a quatre ans, de construire le premier bateau de course conçu pour voler. C’était complètement dingue et cela a été un pari réussi. Moi je n’ai pas tellement de lien affectif avec un bateau d’habitude, mais celui-là est particulier, par sa beauté, son innovation et par l’effort que chaque personne de l’équipe a réalisé pour en arriver là.