Hockey sur glaceÉquilibre et stabilité, telles sont les clés du succès biennois
Les Seelandais réalisent un excellent championnat et n’ont presque jamais quitté le podium. Ils viennent d’ailleurs de battre leur record de points en saison régulière.
- par
- Ruben Steiger
Dimanche, à l’issue d’une partition rondement menée sur la glace de Kloten (2-6), le HC Bienne a atteint pour la première fois la barre des 90 unités dans l’élite. Ce record de points en saison régulière récompense l’excellent championnat d’un HC Bienne qui n’a quitté le top 6 que durant quelques jours au début du mois d’octobre. Pourtant, lors des pronostics d’avant-saison, nombreux étaient les gens à placer les Seelandais entre la 7e et la 10e place.
Un écart entre les projections et la réalité qui fait bien rire Mathieu Tschantré, l’ex-capitaine biennois. «Il y a 3 semaines, mon fils relisait les pronostics de la presse et j’ai été obligé de rigoler car ils sont totalement à côté. Plus sérieusement, je me suis demandé d’où venait cette négativité, raconte-t-il. Les joueurs suisses se situent dans la meilleure phase de leur carrière donc j’étais optimiste avant la reprise, même si je ne m’attendais pas à une deuxième place»
Des transferts décisifs
Cette négativité provenait en grande partie de la stabilité biennoise qui pouvait s’apparenter à une forme de stagnation. Il n’en a rien été puisque la réussite seelandaise réside dans sa continuité au sein de l’effectif. «La stabilité a un impact énorme, explique Mathieu Tschantré. Quand on regarde les trois titres de Berne en quatre ans (ndlr: entre 2016-2019), l’effectif avait assez peu bougé».
Et les rares transferts effectués par le directeur sportif Martin Steinegger à l’intersaison se sont révélés payants. Tant Harri Säteri que Jesper Olofsson apportent leur pierre à l’édifice. «Säteri est le meilleur gardien de la ligue à mes yeux, estime Mathieu Tschantré. Il ne panique jamais et dégage un grand sentiment de sécurité. Il rassure toute la défense».
Pour l’emblématique capitaine, la bonne intégration de ces deux renforts a été facilitée par la stabilité du groupe depuis plusieurs saisons. «Quand un nouveau joueur débarque, il voit immédiatement que l’ambiance est bonne et que tout le monde tire à la même corde vers un objectif commun».
Un effectif équilibré et bien dirigé
Cependant, la pérennité n’explique pas tout. Bienne doit également sa réussite à son effectif très bien équilibré. L’arrière-garde seelandaise fait le travail même si elle n’est pas la meilleure du pays. En attaque, la ligne H2o (Hofer-Haas-Olofsson) marque beaucoup, mais, peu importe la ligne présente sur la glace, il peut se passer quelque chose.
Sans être l’équipe qui tire le plus, Bienne reste une formation plaisante sur le plan offensif. «C’est le jeu prôné par Antti Törmänen, souligne Mathieu Tschantré. Il ne veut pas tirer pour tirer, mais plutôt garder le contrôle du puck et prendre sa chance quand une occasion réelle se présente».
Une méthode qui porte ses fruits. L’entraîneur finlandais de 52 ans, arrivé à la Tissot Arena en 2017, connaît parfaitement ses joueurs et sait comment les rendre performants. «C’est un coach extrêmement intelligent, témoigne Mathieu Tschantré. Il possède un feeling intérieur assez unique. Il sait mettre le feu quand il le faut, mais il est également capable de rester calme. Quand je jouais, plusieurs fois je me disais qu’il allait paniquer, mais il ne l’a jamais fait».
La bonne année?
À quatre journées du terme, Bienne est quasiment assuré de terminer deuxième et doit maintenant se préparer afin de faire face à l’intensité des play-off. «Il y a plus d’électricité et il faut savoir répondre présent physiquement, prévient Gaëtan Haas. Par moments, on se laisse encore trop dominer sur les 1 contre 1.» Il s’agira également de retrouver la confiance en power-play. Un domaine où le dauphin de National League est en difficulté. «On joue bien, les occasions sont là, mais il manque toujours le dernier geste. On se complique la vie en faisant la passe de trop ou en voulant absolument viser la lucarne», analyse le numéro 92.
Si les dernières pièces se mettent en place, la troupe d’Antti Törmänen pourrait bien être une prétendante sérieuse au titre. «Une finale est totalement jouable. Gagner un titre est un processus qui prend du temps, on peut le voir avec Zoug. Les déceptions ont mené l’équipe au succès et j’ai le sentiment que Bienne se situe dans une phase du même genre», conclut Mathieu Tschantré.
Les supporters biennois fêteront-ils un premier titre depuis 1983? Les premiers éléments de réponse arriveront le 14 mars, date du début des play-off.