NyonDaniel Rossellat confronté à des problèmes dans sa ville
Le fondateur du Paléo doit faire face à des attaques sur sa gestion. Une municipale écologiste est visée par une plainte pour violation du secret de fonction.
«Les allégations faites dans cet article sont extrêmement choquantes». C’est en ces termes que le syndic de Nyon, Daniel Rossellat, s’est exprimé lundi en fin de journée dans une conférence de presse organisée en urgence avec cinq de ses collègues. L’article dont il est question est paru le jour même dans «Le Temps», sous le titre: «A Nyon, le système Rossellat coûte une fortune au contribuable». Cette enquête décrit une atmosphère délétère qui a régné ces derniers temps dans l’administration municipale, à la suite d’un conflit entre le secrétaire général et le responsable des ressources humaines (RH).
«Dérive clanique»
Dans cet article, le syndic, en place depuis treize ans, confirme: «C’est bien une tension entre deux personnes qui a entraîné une dérive clanique, laquelle a pourri l’ambiance au sein de deux services. Or la seule solution pour qu’une administration publique se sépare d’un collaborateur est de demander une enquête administrative. C’est ce que j’ai initié cet été». Ce travail a été confié à l’ancien juge du Tribunal cantonal Pierre Muller qui a rendu un rapport qui devait demeurer confidentiel. Selon le quotidien, celui-ci met en cause l’attitude du secrétaire, un proche du syndic.
Une municipale visée
Des éléments du rapport ont donc fuité et des soupçons se sont portés sur la municipale en charge des RH, la verte Elise Buckle. Ses collègues ont pris la décision de déposer une plainte pénale contre elle, pour violation du secret de fonction et ils demandent sa suspension. Elle n’était donc pas invitée à la conférence de presse organisée lundi. Citée mardi par le journal «La Côte», elle dément cependant: «Je nie formellement avoir orchestré des fuites. Je n’ai pas diffusé d’informations confidentielles aux syndicats et aux médias. Si des employés l’ont fait, c’est leur droit».
Un «mal plus profond»
Au syndicat SSP, on déplore le manque de transparence de la Municipalité concernant ce rapport où des employées ont fait état de sexisme, de mobbing ou de manque de respect. La secrétaire syndicale Letizia Pizzolato constate dans le quotidien genevois: «La Municipalité refuse farouchement l’accès à ce document, au personnel, au SSP mais également au Conseil communal. Cette politique du secret est à l’image d’un mal plus profond qui ronge la commune».
«Pas de système Rossellat»
Ce «mal plus profond qui ronge la commune», affirme l’article du «Temps», c’est clairement son syndic et fondateur du Paléo. S’il est aujourd’hui accusé de ruiner les contribuables, c’est à cause d’un management qui coûterait cher en rapports, enquêtes, consultants, audits, journées de maladie et autres primes de départ. Tout cela est résumé par une ancienne municipale PLR, Élisabeth Ruey-Ray: «Daniel Rossellat a cru possible de conduire la ville comme il conduit Paléo. Les affinités et le copinage priment sur les compétences».
Le syndic a rétorqué à ces accusations lundi soir, cité par «La Côte»: «Il n’y a pas de système Rossellat, mais toutes sortes de règles communales et cantonales qui régissent le fonctionnement de la Municipalité et que nous devons respecter».