Naufrage au large de la SyrieDix enfants sont morts noyés
Au moins 94 migrants, dont dix mineurs, sont morts noyés en tentant de rejoindre l’Europe après le naufrage de leur embarcation partie du Liban.
Dix-sept nouveaux corps ont été repêchés samedi portant à 94 le nombre de cadavres récupérés depuis le naufrage jeudi au large des côtes syriennes d’un bateau transportant des migrants en partance du Liban, selon les médias officiels syriens.
«Le nombre de victimes du bateau qui a coulé au large de Tartous s’élève désormais à 94», a indiqué la télévision d’Etat syrienne samedi soir, alors que 20 personnes ont été jusqu’à présent secourues. «Quatorze personnes se trouvent à l’hôpital Al-Basel, dont deux en soins intensifs», a déclaré Iskandar Ammar, un responsable de cet hôpital Al-Basel de la ville syrienne de Tartous (ouest), cité par l’agence de presse Sana. Les recherches se poursuivent pour tenter de retrouver d’éventuels survivants, plusieurs personnes étant toujours portées disparues.
Dix enfants parmi les victimes
Selon les autorités syriennes, environ 150 personnes, principalement des Libanais et des réfugiés syriens et palestiniens, se trouvaient à bord du petit bateau qui a fait naufrage au large de Tartous. L’armée libanaise a fait état de son côté de l’arrestation d’un passeur présumé impliqué dans ce drame. Il s’agit d’un Libanais qui «a admis avoir organisé» ce périple depuis le Liban et «qui devait s’achever en Italie par voie maritime», avant de se solder par une tragédie.
Dix enfants figurent parmi les naufragés, a de son côté affirmé samedi le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (Unicef). Au Liban, plusieurs familles se préparaient samedi pour entamer le deuil de leurs proches, après la remise de leurs corps au poste-frontière d’Arida avec la Syrie voisine. Des funérailles sont prévues samedi, d’autres familles ont déjà enterré leurs proches vendredi.
«Ils risquent leur vie en quête de dignité»
Il s’agit du naufrage le plus meurtrier survenu ces dernières années entre la Syrie et le Liban. De nombreux passagers libanais du bateau sont originaires de régions pauvres du nord du pays, notamment de la ville de Tripoli. «La population libanaise vit dans des conditions désastreuses, mais la situation est particulièrement grave pour les personnes les plus démunies, y compris les réfugiés», a indiqué vendredi la directrice régionale de l’Unicef pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, Adele Khodr.
Vendredi, le Haut-commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, a déploré «une nouvelle tragédie déchirante», appelant la communauté internationale à venir en aide pour «améliorer les conditions des personnes forcées de fuir leur pays, ainsi que celles des communautés qui les accueillent».
«Ceux qui embarquent dans ces bateaux de fortune (...) risquent leur vie en quête de dignité», a pour sa part indiqué Philippe Lazzarini, commissaire général de l’agence de l’ONU responsable de l’aide aux réfugiés palestiniens (Unrwa). «Nous devons faire davantage pour (...) aider les Libanais et les autres peuples de la région à surmonter le sentiment de désespoir.»