Choix du service civil, l’armée suisse veut comprendre

Le chiffre n’est pas anodin: chaque année, 11’000 personnes astreintes au service militaire quittent l’armée pour s’inscrire au service civil. Certaines le font avant d’arriver à l’école de recrues, d’autres le font pendant et d’autres encore le font après. Dans tous les cas, ce sont des effectifs en moins pour l’armée, alors qu’on connaît une «détérioration de la situation en matière de sécurité en Europe», écrit l’armée dans un communiqué. 

L’institution avoue une chose: elle ne comprend pas pourquoi les gens la quittent pour aller au service civil. Elle annonce vendredi qu’en 2024, une étude sera menée pour découvrir les raisons. Il est rappelé que, au départ, le service civil était prévu comme un remplacement pour les personnes qui ont un conflit de conscience à servir dans les rangs de l’armée. Jadis, les personnes devaient passer un entretien pour expliquer pourquoi leurs convictions intimes rendaient impossible l’usage d’armes, par exemple. 

Mais depuis plusieurs années, c’est terminé. La longueur du service civil (une fois et demi celle de l’armée) a été considérée comme une preuve suffisante que la personne ne pouvait pas faire l’armée. Or celle-ci n’est pas dupe: parmi les 11’000 personnes qui demandent à aller au service civil, il n’y a pas que des Gandhi ou des Martin Luther King en herbe. 

Elle veut donc savoir pourquoi les autres, ceux qui ne sont pas des pacifistes convaincus, désirent quitter l’armée. Elle se doute bien que, parmi ceux qui quittent les rangs pendant leur école de recrue, il n’y a pas que des gens qui, subitement, se sont découvert des valeurs morales et une conscience qui leur a rendu la poursuite de l’école impossible. Des entretiens seront menés par une équipe mandatée par la Confédération et les résultats sont attendus pour la fin de l’année 2024.