Sénatoriales en FranceStabilité à droite, revers macroniste et retour du RN
La droite conforte sa majorité au Sénat. Les élus d’extrême droite font leur retour dans la Chambre haute.
Les résultats des élections sénatoriales en France ont confirmé dimanche la stabilité de la Chambre haute, dominée par la droite, et les difficultés des macronistes, dans un scrutin marqué par le retour du Rassemblement national (RN) au Palais du Luxembourg, avec trois élus.
«La majorité sénatoriale» de droite et du centre «va être confortée», s’est réjoui le chef des sénateurs Les Républicains (LR, droite) Bruno Retailleau auprès de l’AFP. «Le groupe LR restera le plus important de très très loin», avec une «stabilité». À moins de huit mois du prochain grand rendez-vous électoral des européennes, 170 des 348 sièges de sénateurs étaient à pourvoir pour six ans dans une quarantaine de départements. Les 178 autres le seront en 2026.
Le retour de l’extrême droite au Sénat
Environ la moitié du Sénat est renouvelable tous les trois ans lors d’un scrutin indirect, qui peine toujours à passionner les foules. Le corps électoral, issu à 95% des conseils municipaux, fait de ces élections un reflet des dernières municipales, où la droite avait réalisé de bons scores dans les villes de taille moyenne. Cela ne fait pas les affaires de la majorité présidentielle, qui peine à convaincre localement les grands électeurs sur le bilan du gouvernement.
Bruno Retailleau a dénoncé un «nouvel échec du président de la République» au Sénat, en raison de la «déconnexion du macronisme avec le terrain». Défaite emblématique: la secrétaire d’État à la citoyenneté Sonia Backès, seule ministre en lice à l’échelle nationale, a été battue au second tour en Nouvelle-Calédonie par l’indépendantiste Robert Xowie. Le parti d’extrême droite Rassemblement national a fait son retour à la Chambre haute, en annonçant obtenir trois sièges.
Le Sénat examine et vote les lois, un pouvoir partagé avec l’Assemblée nationale. Si celle-ci a le dernier mot dans la navette parlementaire, la «Chambre haute» présente la particularité de ne pas pouvoir être dissoute, au contraire de la «Chambre basse» du Parlement. Le Sénat, dominé par une majorité de droite et du centre depuis 2014, a également pleinement exercé ces dernières années son rôle de contre-pouvoir dans plusieurs crises politico-médiatiques retentissantes. Il s’était notamment imposé dans le débat, lors de la crise des «gilets jaunes», en demandant au gouvernement de s’expliquer sur la gestion des violences et des dégradations survenues au printemps 2019.