ItalieDémantèlement d’un réseau pakistanais lié à une attaque contre «Charlie Hebdo»
En septembre 2020, un homme avait blessé, avec un hachoir, deux personnes qu’il pensait être des employés du journal satirique. L’enquête a permis de démanteler, en Italie surtout, un réseau en lien avec l’attaque.
Une opération antiterroriste coordonnée par Europol, en Italie principalement, a permis le démantèlement d’un réseau de Pakistanais en lien avec une attaque qui visait, en 2020, le journal satirique «Charlie Hebdo» en France, a annoncé, mardi, la police italienne. Cette opération, coordonnée par le parquet de Gênes et la direction du service antimafia et antiterrorisme, a abouti à «l’arrestation de citoyens pakistanais», a annoncé la police, évoquant l’émission de quatorze mandats d’arrêt en Italie et à l’étranger.
Les membres de ce réseau, «tous soupçonnés d’association de malfaiteurs ayant pour but le terrorisme international», sont «directement liés à Zaheer Hassan Mahmoud», a précisé la police. Ce dernier, un ressortissant pakistanais, avait blessé au hachoir un homme et une femme devant l’ancien siège de «Charlie Hebdo», à Paris, le 25 septembre 2020, pensant qu’ils travaillaient pour l’hebdomadaire, qui avait cependant déménagé après l’attentat djihadiste meurtrier qui l’avait visé, en janvier 2015.
L’attaque était survenue alors que se tenait le procès de l’attentat de janvier 2015 contre le journal, qui avait republié des caricatures du prophète Mahomet.
En Espagne et en France aussi
L’opération coordonnée par Europol a également impliqué les services antiterroristes d’Espagne et de France, sous la coordination du Centre européen de lutte contre le terrorisme d’Europol, a précisé la police italienne. «L’enquête a révélé l’existence active, dans plusieurs provinces italiennes et dans certains pays européens, d’une cellule terroriste formée par un groupe plus large de jeunes Pakistanais, qui étaient tous des contacts directs de l’auteur de l’attentat contre «Charlie Hebdo».»
Selon le quotidien gênois «Il Secolo XIX», au moins huit mandats d’arrêts ont été exécutés en Italie contre des personnes appartenant à «un réseau d’extrémistes islamistes planifiant des attaques». Ce journal explique que l’enquête a commencé dans la ville portuaire de Gênes, parce que l’un des suspects y vivait, mais des mois «d’écoutes téléphoniques, de surveillance, de filatures et de croisements de données avec les polices d’autres pays» ont permis de découvrir d’autres membres du réseau dans d’autres régions d’Italie, de France et d’Espagne.
Enquête pas finie
L’enquête est toujours en cours, notamment concernant d’autres personnes ayant des liens présumés avec les suspects visés par le coup de filet de mardi, a-t-il précisé. Quatre Pakistanais, âgés de 17 à 21 ans, qui étaient en contact avec Zaheer Hassan Mahmoud, avaient déjà été inculpés en France et incarcérés en décembre 2020.