SyrieDes affrontements dans l’est font 25 morts
Les Forces démocratiques syriennes, une coalition soutenue par les États-Unis, ont annoncé mardi avoir «chassé les hommes armés du régime».
Vingt-cinq personnes ont été tuées lors d’affrontements entre les forces dominées par les Kurdes et des combattants fidèles au régime syrien dans une localité arabe de l’est de la Syrie, a indiqué mardi l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).
Les Forces démocratiques syriennes (FDS, une coalition soutenue par les États-Unis) ont annoncé mardi avoir «chassé les hommes armés du régime qui s’étaient infiltrés dans la localité de Dheibane», dans la province de Deir Ezzor. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), les affrontements qui ont éclaté lundi et se sont poursuivis jusqu’à l’aube mardi ont fait 21 morts dans les rangs des combattants pro-régime, et trois du côté des FDS. Une femme a également été tuée.
«Bombardements aveugles»
Début septembre, des affrontements entre les FDS, dominées par les Kurdes, et des combattants de tribus locales arabes dans cette région avaient fait 90 morts en une dizaine de jours. La province à majorité arabe de Deir Ezzor est traversée par l’Euphrate qui marque la frontière entre les zones tenues par le régime de Bachar al-Assad et celles contrôlées par les FDS.
Selon l’OSDH, une ONG basée au Royaume-Uni, mais qui dispose d’un vaste réseau de sources en Syrie, «des combattants pro-régime se sont infiltrés lundi dans les zones sous contrôle des FDS en traversant l’Euphrate et des affrontements les ont opposés».
Dans un communiqué, les FDS ont accusé les hommes armés de s’être infiltrés à partir de la rive ouest de l’Euphrate «sous la couverture de bombardements aveugles» depuis les zones tenues par le régime. Selon l’OSDH, les FDS ont bombardé les zones de la rive ouest de l’Euphrate où sont déployés les forces du régime et des milices pro-iraniennes alliées.
Fer de lance de l’offensive
Les FDS ont été le fer de lance de l’offensive qui a défait l’EI en Syrie en 2019 et jouissent toujours de l’appui de Washington. Elles contrôlent une zone semi-autonome kurde dans le nord-est du pays, y compris des pans entiers de la province de Deir Ezzor, riche en pétrole, où les forces américaines sont déployées.
Les affrontements en septembre avaient été déclenchés par l’arrestation fin août par les FDS d’un chef militaire arabe local allié. Les FDS avaient annoncé à l’issue de ces combats avoir délogé de la région, et notamment de Dheibane, des combattants de tribus arabes locales qui s’étaient insurgés contre eux. Ils avaient assuré qu’il s’agissait d’une dispute locale et non d’un conflit kurdo-arabe.
Plus d’un demi-million de morts
Les États-Unis, qui ont des centaines de soldats déployés dans cette province, avaient alors envoyé des médiateurs auprès des FDS et des dirigeants tribaux pour empêcher que les combats ne dégénèrent en conflit entre Kurdes et tribus arabes.
Le chef des FDS Mazloum Abdi avait annoncé après la fin des combats que des chefs de tribus arabes locales avaient été chargés de se mettre en contact avec les insurgés et assuré que ses forces allaient «amnistier» les personnes arrêtées.
Selon l’OSDH, une partie des combattants arabes qui avaient fui vers les régions tenues par le régime début septembre ont retraversé l’Euphrate et participaient aux combats de lundi. Déclenchée en 2011, la guerre en Syrie a fait plus d’un demi-million de morts, morcelé le pays et déplacé des millions de personnes.