Guerre en UkraineDestruction partielle d’un barrage, des milliers d’habitants évacués
Le barrage hydroélectrique de Kakhovka, dans le sud de l’Ukraine et actuellement occupé par les forces russes, a été endommagé dans la nuit de lundi à mardi. Moscou et Kiev s’accusent mutuellement.
Les forces ukrainiennes ont effectué de «multiples frappes» sur le barrage de Kakhovka, dans la nuit de lundi à mardi, a déclaré sur Telegram le maire de la ville de Nova Kakhovka, Vladimir Leontiev, en affirmant qu’elles avaient détruit les robinets-vannes du barrage et provoqué un «rejet d’eau incontrôlable». «Le barrage n’est pas détruit et c’est un bonheur immense», a-t-il toutefois assuré.
Pour sa part, l’armée ukrainienne a accusé dans un communiqué la Russie d’avoir organisé une explosion sur le barrage. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a convoqué d’urgence son conseil de sécurité, a annoncé le chef de l’administration présidentielle ukrainienne, Andriï Iermak, sur Telegram, en dénonçant un «crime de guerre».
«Des terroristes russes»
Sur Twitter, Volodymyr Zelensky lance que «la destruction du barrage de la centrale hydroélectrique de Kakhovka ne fait que confirmer au monde entier qu'ils doivent être expulsés de tous les coins du territoire ukrainien». «Les terroristes ne pourront pas arrêter l'Ukraine avec de l'eau, des missiles ou quoi que ce soit d'autre», a enfin noté Volodymyr Zelensky, précisant que «tous les services» fonctionnaient.
«16’000 personnes en zone critique»
Plusieurs villages ont été «complètement ou en partie» inondés et des habitants ont commencé à être évacués, a annoncé mardi un responsable ukrainien. «Environ 16’000 personnes se trouvent en zone critique», a déclaré sur les réseaux sociaux Oleksandre Prokoudine, chef de l’administration militaire de la région de Kherson. Dans un communiqué sur Telegram, le chef du gouvernement de la région de Kherson, Andreï Alekseïenko, a pour sa part appelé à «ne pas céder à la panique».
Une catastrophe nucléaire possible?
Selon Kiev, le danger de catastrophe nucléaire à la centrale de Zaporijia «augmente rapidement». De son côté, les forces d'occupation russes assurent qu'aucune grande localité n'est menacée d'inondation et que la centrale n'était pas menacée. L'AIEA a déclaré qu'il n'y avait «pas de danger nucléaire immédiat» à la centrale.
La Russie «tenue pour responsable de l'explosion»
Sur Twitter, le président du Conseil européen, Charles Michel, s'est dit «choqué par l'attaque sans précédent du barrage de Nova Kakhovka». «La destruction d'infrastructures civiles est clairement qualifiée de crime de guerre - et nous tiendrons la Russie et ses mandataires responsables», a-t-il également lancé, ajoutant dans un second message que ses pensées allaient «à toutes les familles de l'Ukraine affectées par cette catastrophe».
Un des plus grands barrages d’Ukraine
Le barrage de Kakhovka, pris dès le début de l’offensive russe en Ukraine, permet notamment d’alimenter en eau la péninsule de Crimée, annexée en 2014 par Moscou. Aménagé sur le fleuve Dniepr en 1956, pendant la période soviétique, l’ouvrage est construit en partie en béton et en terre. Il s’agit de l’une des plus grandes infrastructures de ce type en Ukraine.