En France, quelque 11 millions de personnes se sentent seules

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SociétéEn France, quelque 11 millions de personnes se sentent seules

Selon une étude publiée lundi, les personnes pauvres, les parents solos ou au foyer sont les plus susceptibles de ressentir un sentiment d’isolement.

Selon le rapport publié par la Fondation de France, la surconsommation de réseaux sociaux peut renforcer le sentiment de solitude.

Selon le rapport publié par la Fondation de France, la surconsommation de réseaux sociaux peut renforcer le sentiment de solitude.

Photo d’illustration/Pixabay

Quelque 11 millions de personnes en France, soit 20% des plus de 15 ans, se sentent seules, et 80% en souffrent, selon une étude publiée lundi, à l’occasion de la Journée mondiale des solitudes. Même une «vie sociale dense» ne protège pas du sentiment de solitude, insistent les auteurs du rapport publié par la Fondation de France.

Ainsi, parmi les personnes insérées dans au moins deux «réseaux de sociabilité», comme des membres de la famille qui ne vivent pas sous le même toit, les amis, les voisins, les collègues de travail ou une association, le taux de solitude atteint encore 17%. Certains sont en effet «objectivement entourés mais estiment que la qualité et la nature de leurs liens sont insuffisantes ou source de souffrance».

Le travail domestique à plein temps accentue la solitude

Plus une personne est pauvre, plus ses liens sociaux se fragilisent, soulignent les auteurs de l’étude, basée sur une enquête auprès d’un échantillon de près de 3400 internautes et sur des entretiens approfondis avec des personnes accompagnées par des associations spécialisées.

Les personnes au foyer (des femmes la plupart du temps) ou dépourvues de diplôme sont également plus susceptibles de se sentir isolées, car «le travail domestique à temps plein accentue la sensation de retrait du monde social» et «les métiers peu qualifiés (…) comportent une faible valeur ajoutée en matière relationnelle», relève l’étude. La solitude touche aussi davantage les parents solos (souvent des mères), ou les personnes vivant ou ayant vécu en collectivité (foyers sociaux ou prison, par exemple).

Des followers, des contacts pros mais personne sur qui compter

Le phénomène peut être aggravé par les difficultés de certains publics, comme les seniors, à maîtriser les outils numériques. Mais il peut aussi être renforcé par une «surconsommation» des réseaux sociaux: «Carole a 282 amis, 221 followers, 325 contacts pros, mais personne pour l’accompagner en cas de coup dur», résume l’association spécialisée Astrée, citée dans le rapport.

Or les personnes concernées ont parfois du mal à reconnaître leurs difficultés: «S’autodéfinir comme seule, c’est difficile», résume Élisabeth, 57 ans, divorcée et chômeuse, qui a participé à l’étude. Pour les encourager à «demander de l’aide», il faut donc «déstigmatiser» la solitude, appellent les auteurs du rapport.

(AFP)

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