Heurts après la mort de Nahel: Emmanuel Macron dénonce «des scènes de violences injustifiables»

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Heurts après la mort de NahelEmmanuel Macron dénonce «des scènes de violences injustifiables»

Après une nouvelle nuit d’embrasement des quartiers populaires, le président français a convoqué une cellule de crise. La mère de Nahel organise une marche blanche en début d’après-midi.

Emmanuel Macron souhaite que la cellule interministérielle de crise aborde «la préparation de ces prochains jours pour que le calme complet puisse revenir».

Emmanuel Macron souhaite que la cellule interministérielle de crise aborde «la préparation de ces prochains jours pour que le calme complet puisse revenir».

AFP

Le président français Emmanuel Macron a dénoncé jeudi «des scènes de violences» contre «les institutions et la République» qui sont «injustifiables», après une nouvelle nuit d’embrasement des quartiers populaires, qui ont donné lieu à plusieurs incendies de mairies notamment. En ouverture de la cellule interministérielle de crise qu’il a convoquée au Ministère de l’intérieur, le chef de l’État a souhaité que «les prochaines heures» soient celles du «recueillement» et du «respect» alors qu’une marche blanche est organisée dans l’après-midi pour Nahel, 17 ans, tué mardi par un policier lors d’un contrôle routier à Nanterre.

Évoquant «vraisemblablement une tentative de récupération», le président a rappelé, en présence de la Première ministre Élisabeth Borne et de ministres, notamment de l’Intérieur – Gérald Darmanin – et de la Justice – Éric Dupond-Moretti –, que «les dernières heures ont été marquées par des scènes de violence contre un commissariat, mais aussi des écoles, des mairies et donc au fond contre les institutions et la République».

Il a souhaité «remercier l’ensemble de ceux qui, durant la nuit, ont œuvré pour protéger ses institutions et ramener le calme». «Pour moi, les prochaines heures doivent d’abord conduire au recueillement, au respect et la marche blanche doit se faire sous ce signe», a-t-il poursuivi.

Près de 150 arrestations

Près de 150 personnes ont été interpellées pendant cette nuit de tensions, qui fait craindre un nouvel embrasement des banlieues. L’événement déclencheur de ces nouvelles violences s’est noué mardi, quand Nahel a été tué à bout portant par un motard de la police à Nanterre, ville du département des Hauts-de-Seine, à une quinzaine de kilomètres à l’ouest de Paris.

La version policière selon laquelle le jeune homme aurait foncé sur le motard a été infirmée par une vidéo du drame, où on entend «Tu vas te prendre une balle dans la tête», sans que l’on puisse attribuer cette phrase à quelqu’un en particulier. Le policier soupçonné du tir mortel, âgé de 38 ans, devait être présenté à un juge en vue d’une éventuelle inculpation à l’issue de sa garde à vue.

Poste de sécurité d’une prison attaqué au mortier

Malgré un renforcement de la présence policière près de Paris, où 2000 hommes avaient été mobilisés, la situation avait commencé à se tendre mercredi, après 23h, à Nanterre, déjà théâtre d’affrontements avec des forces de l’ordre la veille. Plus d’une dizaine de voitures et nombre de poubelles ont été incendiées et des barrières ont été placées sur la route. Dans le même département, à Clamart, une rame de tramway a été incendiée et, dans l’Essonne, au sud de Paris, un groupe de personnes a mis le feu à un bus vidé de ses passagers, selon des sources policières.

Le poste de sécurité de l’entrée du domaine de la prison de Fresnes, au sud-est de Paris, a été attaqué au mortier d’artifice, selon une source policière. Les violences ont également touché la capitale, où des jeunes ont affronté les forces de l’ordre pendant plus de trois heures dans le nord-est de la ville. «Nous en avons assez d’être traités de la sorte. C’est pour Nahel, nous sommes Nahel», ont lancé deux jeunes, le visage masqué, alors qu’ils poussaient des poubelles.

«Inexplicable et inexcusable»

Mercredi, Emmanuel Macron avait qualifié d’«inexplicable et inexcusable» la mort à Nanterre du jeune homme par un tir policier à bout portant.  «Inexplicable, c’est à l’enquête de l’expliquer. Inexcusable, c’est à la justice de le dire», a critiqué le président du Sénat Gérard Larcher.

(AFP)

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