Hockey sur glace – Jordane Hauert prêt à viser dans le mille

L’annonce a été officialisée lundi matin via un communiqué. Pour la forme. Car cela faisait plusieurs jours déjà que l’info circulait dans les travées de l’arène de Porrentruy.

Emblématique capitaine de l’escouade ajoulote, Jordane Hauert passera bien une 22^e saison au sein de l’arrière-garde jaune et noire. Encore hésitant en début de saison, le fils du président Patrick a puisé dans le discours de la direction un motif suffisamment convaincant pour poursuivre l’aventure un peu plus loin. «Les discussions ont été entamées avec Vincent Léchenne il y a quelques mois. Le discours de Julien (Vauclair) était similaire à son arrivée.»

Deux managers mais une désir identique. «Captain Jo», à 35 ans, n’est par conséquent pas encore tout à fait rassasié. Malgré une première saison difficile dans l’élite, faite de souffrances. Pour son équipe, pour lui également. Le numéro 93 affiche le pire plus/minus de National League (-45). Un tableau forcément dominé par le néo-promu avec onze de ses représentants qui détiennent le passif le plus lourd.

«On m’a fait comprendre que l’on comptait toujours sur moi pour aider le groupe à se maintenir à ce niveau de jeu. Si Julien m’avait dit qu’il sentait que cela serait limite, je l’aurais aussi accepté», admet Jordane. Sur la glace, les responsabilités de celui qui arbore le «C» sur son maillot depuis huit ans sont néanmoins amenées à diminuer. Cette saison, Jordane Hauert avale en moyenne plus de 18 minutes par match. Il est le dixième Ajoulot le plus sollicité lors de chaque journée, le quatrième défenseur. Et malgré 64 envois adressés aux gardiens de la ligue, il n’a toujours pas trouvé le chemin des filets (7 assists).

Il y a toutefois un chiffre, à la valeur bien plus inestimable, qu’il a en ligne de mire. En continuant un hiver supplémentaire, Jordane pourrait devenir le premier hockeyeur de l’histoire du HC Ajoie à franchir le cap des mille matches. Mardi soir, lors de la défaite 3-1 contre Berne, il a livré son 975e combat pour son club de toujours, devançant très largement le légendaire Steven Barras et ses 790 matches (retraite prise en 2016).

«J’ai pleinement conscience de la chance inouïe que j’ai. Je ne cesserai jamais de le répéter: le hockey est le plus beau métier du monde. Je sais ce que c’est de se lever tôt et de bosser à l’usine du matin au soir, je côtoie aussi cette réalité. Là, on est derniers du classement et le public continue de mettre une ambiance du tonnerre pour nous soutenir. C’est quelque chose que l’on ne voit nulle part ailleurs.»

Jordane veut ainsi écrire un tout dernier chapitre avant de refermer le livre. Père de famille engagé dans l’entreprise paternelle les après-midis lorsque le calendrier hockeyistique le lui autorise, il a une dernière mission à relever: s’en aller en laissant son équipe en National League. «Je suis un gars de caractère aux racines ajoulotes, donc pas le genre à abandonner devant la difficulté», dit-il.

Après deux dernières années rythmées par les contrariétés, il souhaite quitter la scène sur un exercice normal. «Car rien ne l’a vraiment été depuis deux saisons. On a découvert cette patinoire rénovée, puis fêté la promotion devant des travées vides. On est monté le 28 avril, soit deux semaines avant de reprendre la préparation. Si je dois passer le flambeau, je veux le faire dans un contexte un peu plus ordinaire.»