Pleine indexation 2023: Le conflit social s’intensifie dans le canton de Vaud

Après les grèves et les manifestations des 23 et 31 janvier, la fonction publique vaudoise est redescendue dans la rue jeudi. À l’appel du Syndicat des services publics (SSP Vaud), de la Fédération syndicale SUD et de la Fédération des sociétés de fonctionnaires, ce sont quelque 10 000 fonctionnaires qui ont défilé (7500 selon la police). Cette mobilisation ne faiblit donc pas autour de la question de la pleine indexation salariale de la fonction publique pour 2023.

Rappelons que le Gouvernement Vaudois a proposé unilatéralement en décembre dernier d’augmenter les salaires de 1,4%, avec des compensations sous forme de prime pour les salaires les plus bas. La protestation est partie des milieux scolaires et elle s’étend aujourd’hui à d’autres secteurs de l’État comme les soins et la police. Les syndicats demandent que cette indexation soit de 3% et avant tout l’ouverture de négociations avec le «gouvernement Luisier» du nom de sa présidente Christelle Luisier Brodard.

Mais le Conseil d’État se montre inflexible et n’entend par revenir sur les décisions prises en décembre dernier et l’enveloppe de 182 millions de francs consacrés à lutter contre le renchérissement. Toutefois, dans un courrier daté de mercredi, il a proposé une rencontre pour le 23 février avec les représentants syndicaux pour aborder certains thèmes liés au monde du travail (lutte contre le harcèlement, égalité salariale, travail de nuit, etc.). «Cette séance sera aussi l’occasion pour le Conseil d’État de vous entendre sur les thèmes importants pour vous», écrit le Gouvernement.

Dans un communiqué publié jeudi, les syndicats estiment qu’il s’agit «d’une première fissure dans l’inflexibilité affichée par le gouvernement Luisier, conséquence de la mobilisation croissante des salariées des services publics et parapublics». Lors de cette séance, les syndicats seront reçus par une délégation du Conseil d’État composée de Christelle Luisier, présidente, Nuria Gorrite pour les ressources humaines, Valérie Dittli pour les finances et Frédéric Borloz pour les écoles.