Paris (F)Macron et Scholz affichent l’unité retrouvée du couple franco-allemand
Les dirigeants français et allemand, réunis pour les 60 ans du traité de réconciliation entre leurs pays, ont décrit dimanche leur coopération comme «la locomotive d’une Europe unie».
Après l’étalage des différends, la tentative de sursaut: Emmanuel Macron et Olaf Scholz ont affiché dimanche à Paris une unité retrouvée de la «locomotive» franco-allemande, appelée à devenir «pionnière pour la refondation de l’Europe».
À l’occasion du 60e anniversaire du traité de réconciliation entre les deux pays, alors que le Vieux-Continent est replongé depuis onze mois dans la guerre, le président français a assuré que ce «couple» ferait «le choix de l’avenir», comme il a «su le faire à chaque tournant de la construction européenne».
«Deux âmes dans une même poitrine»
«L’Allemagne et la France, parce qu’elles ont défriché le chemin de la réconciliation, doivent devenir pionnières pour la refondation de notre Europe», a déclaré Emmanuel Macron dans un discours volontiers lyrique à la Sorbonne. Il a décrit les voisins comme «deux âmes dans une même poitrine».
«L’avenir, au même titre que le passé, repose sur la coopération de nos deux pays», «comme locomotive d’une Europe unie», capables de dépasser leurs «différences», a abondé pour sa part le chancelier allemand, évoquant un «couple fraternel».
Il a filé la métaphore de ce «moteur franco-allemand» qui souvent «ronronne doucement», qui «ne marche pas à coups de flatteries» mais par la «ferme volonté de toujours transformer les controverses» en «action convergente». Les deux dirigeants devaient ensuite réunir à l’Élysée un Conseil des ministres franco-allemand.
Deux tempéraments à l’opposé l’un de l’autre
En octobre, ce rendez-vous annuel avait dû être reporté en raison de dissensions sur une série de sujets clés, de l’énergie à la défense, qui ont éclaté au grand jour dans le sillage de la guerre menée par la Russie en Ukraine.
Résultat, la rencontre entre les dirigeants des deux premières puissances de l’Union européenne, dont les tempéraments aux antipodes compliquent cette relation particulière où les liens personnels font souvent la différence, est cette fois scrutée pour déceler leur degré d’entente. D’autant qu’un parfum d’incompréhension flotte entre eux depuis qu’Olaf Scholz a succédé à Angela Merkel fin 2021, chacun s’agaçant des initiatives prises par l’autre sans consultation préalable.
L’aide à l’Ukraine et les prix de l’énergie sur la table
Les deux dirigeants pourraient discuter de l’opportunité d’envoyer des chars lourds à Kiev, au moment où la pression grandit sur Berlin pour livrer ses tanks Leopard à l’armée ukrainienne. À la Sorbonne, Olaf Scholz s’est borné à assurer que la France et l’Allemagne continueraient «de fournir à l’Ukraine, aussi longtemps que nécessaire, tout le soutien dont elle aura besoin». «L’impérialisme de Vladimir Poutine ne vaincra pas!», a-t-il martelé.
Les deux voisins doivent également tenter de s’accorder sur les réformes européennes pour endiguer l’envolée des prix de l’énergie liée notamment à la guerre en Ukraine, et mettre en avant des projets communs en matière d’innovation. Un billet de train destiné à favoriser les voyages des jeunes entre les deux pays va par ailleurs être lancé.