Suisse-USASanctions réclamées contre l’ex-procureur général Michael Lauber
La commission américaine Helsinki demande à Washington d’imposer des sanctions contre trois Suisses accusés d’avoir aidé fiscalement des oligarques russes.
- par
- Christine Talos
Une commission gouvernementale américaine réclame des sanctions à l’encontre de l’ancien procureur général de la Confédération, Michael Lauber, ainsi que de deux autres personnes, soit l’ancien procureur fédéral Patrick Lamon et un expert de la Russie de l’Office fédéral de la police. Elle les accuse d’avoir aidé des oligarques russes à accéder à des fonds gelés en Suisse, en échange de cadeaux et d’avantages.
Une accusation balayée par Michael Lauber samedi: «Je rejette formellement ces accusations. Elles sont fausses, attentatoires à l’honneur et tout simplement ridicules», a-t-il déclaré à la SSR, notamment au 12h45 de la RTS. Le Ministère public de la Confédération (MPC) conteste aussi tout manquement dans la procédure.
Affaire Magnitsky
La demande émane de la commission Helsinki, chargée de la coopération financière en Europe. Elle fait suite à une affaire qui remonte au début des années 2010, l’affaire Magnitsky, qui a abouti à la loi du même nom aux USA. Cette loi permet d’appliquer des sanctions financières contre les fonctionnaires russes soupçonnés d’être impliqués dans le décès de l’avocat, devenu symbole de la lutte contre la corruption du système politique, et mort en prison en 2009 après avoir dénoncé un gros scandale financier.
Dans le cadre de cette affaire Magnitsky, le MPC avait gelé des fonds russes pour 18 millions de francs en lien avec cette escroquerie. Mais il avait ensuite classé ,en 2021, une procédure de blanchiment d’argent sur ces fonds. Il n’avait au final décidé de confisquer que 4 millions.
Un Américain qui se bat contre la Suisse
C’est l’investisseur Bill Browder, à l’origine de l’affaire Magnitsky, qui est derrière la demande de la commission Helsinki publiée sur le réseau social X (ex-Twitter) vendredi soir. L’homme se bat depuis 10 ans contre les autorités suisses qu’il accuse de complaisance. «Le comportement suisse dans l’affaire Magnitsky est «inacceptable et inexcusable. Le gouvernement suisse doit changer», a-t-il critiqué.
Une accusation qui tombe mal pour la Suisse. Berne fait en effet déjà l’objet de vives pressions de la part des États-Unis afin que notre pays applique les sanctions contre la Russie dans le cadre de la guerre en Ukraine.