Ski alpinMarius Robyr: «Je vais m’occuper de ma femme!»
Le président des courses de Coupe du monde de Crans-Montana est aux commandes de sa dernière édition. Satisfait, il s’en va le cœur léger.
- par
- Rebecca Garcia - Crans-Montana
Rieur, Marius Robyr s’installe à l’une des tables du centre de presse. À Crans-Montana, le président des courses de Coupe du monde est très demandé. Il enchaîne les rendez-vous avant de refermer un très grand chapitre de sa vie.
Comment ça va, à l’aube de cette vraie dernière course?
Bien! Après 18 ans de présidence et 47 ans dans le comité d’organisation des Coupes de monde, j’ai atteint les trois objectifs que je m’étais fixés au départ. Organiser une Coupe du monde. Devenir une classique et obtenir les Championnats du monde. J’ai décidé de passer la main.
Sur tous ces souvenirs, lequel est le plus marquant?
Il y en a tellement. Quand on a totalement refait la piste Nationale, lorsqu’on voyait les hommes y descendre et nous dire que c’est magnifique… Quand tu as Bernhard Russi qui te dit que c’est le plus beau super-G du circuit alpin, ça te fait chaud au cœur. Car on a beaucoup investi pour refaire cette piste. Ce que je retiens le plus, c’est l’amitié, la convivialité. On le voit encore aujourd’hui: je convoque 99 personnes pour la séance, il y en a 97 qui viennent et deux qui s’excusent. C’est quelque chose de fabuleux, il y a la flamme et on tire tous à la même corde.
Il y a aussi eu des critiques. Dont celles de Lara Gut-Behrami en 2021.
(Il sourit.) Alors?
Peut-on dire qu’il y a prescription, une bonne fois pour toutes?
Pour moi, la hache de guerre a été enterrée! Je peux te dire honnêtement: je n’ai pas apprécié. À l’époque, je n’ai pas apprécié les mots qu’elle avait utilisés après tout le travail qui avait été fait. Les bénévoles ont travaillé jour et nuit. Honnêtement, j’aurais préféré qu’elle vienne vers moi et me dise les choses. Je pense qu’on n’a pas le droit d’utiliser des termes qui ne correspondent pas à la réalité.
Tout est réglé?
Pour moi, c’est oublié. Je le dis très honnêtement et sincèrement: elle skie brillamment bien. Elle est intelligente, et j’espère pour elle - et ça me ferait plaisir - qu’elle gagne une descente, les deux ou le super-G. Ce serait le gâteau de ma fin de mandat.
De manière générale, compter une Suissesse qui gagne dope-t-il les ventes de billets?
Non, mais ça attire. Je pense que si Sofia Goggia était là, nous aurions plus d’Italiens présents. Si Mikaela Shiffrin était en lice, nous aurions sûrement plus d’Américains. Cela dit, les tribunes sont pleines depuis longtemps, donc il y a déjà beaucoup de public.
Il pourrait y en avoir plus?
Malorie Blanc s’est malheureusement blessée. Elle aurait attiré beaucoup de monde de la région, parce qu’il y avait déjà une centaine de personnes présentes en Coupe d’Europe la semaine passée. Après, il y a les résultats aussi. Pourquoi il y avait un si grand succès lors des Mondiaux de 87? Parce qu’on ne se demandait pas si on allait voir une médaille. On se demandait combien on allait en gagner.
Qu’allez-vous faire l’année prochaine, sans les courses?
Je vais m’occuper de ma femme! (Il rit). Non, je n’en ai aucune idée. Mon slogan est: «servir et disparaître pour mieux réapparaître ailleurs.» Je suis fan des vaches de la race d’Hérens, je serai souvent sur les hauteurs, sur les alpages. Je fais du golf avec mon épouse, j’ai des petits-enfants. Il y a de quoi faire.