Etats-Unis: L’opposition républicaine bloque l’aide à l’Ukraine et à Israël

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États-UnisL’opposition républicaine bloque l’aide à l’Ukraine et à Israël

Le «speaker» républicain de la Chambre des représentants a refusé mardi tout vote sur le dernier projet de loi d’aide à l’Ukraine et à Israël.

Mike Johnson, le 6 février 2024 à Washington.

Mike Johnson, le 6 février 2024 à Washington.

AFP

Le chef républicain de la Chambre des représentants a refusé mardi tout vote sur le dernier projet de loi d’aide à l’Ukraine, ignorant ainsi l’appel plus tôt de Joe Biden, qui avait exhorté ses opposants à «choisir l’Amérique» face à la Russie de Vladimir Poutine.

Le rejet du «speaker» républicain vient, comme le craignait Joe Biden, torpiller l’enveloppe, pourtant approuvée mardi par le Sénat, la chambre haute du Congrès, elle à majorité démocrate.

Proche de Donald Trump, probable concurrent de Joe Biden à la présidentielle de novembre, Mike Johnson a affirmé à la presse qu’il n’avait même pas l’intention d’autoriser un vote sur le projet de loi. «Certainement pas», a-t-il lâché.

84 milliards de francs

Le Sénat a validé cette nouvelle enveloppe de 95 milliards de dollars (84 milliards de francs) pour l’Ukraine, Israël et Taïwan, mais son adoption finale dépend des partisans de l’ancien président républicain à la Chambre -- qui refusent donc en l’état d’examiner le texte.

«Je le dis aux républicains de la Chambre: vous devez choisir. Allez vous défendre la liberté ou prendre le parti de la terreur et de la tyrannie? Serez-vous avec l’Ukraine ou avec Poutine? Choisirez-vous l’Amérique ou Trump?» avait dit plus tôt le président démocrate lors d’une courte allocution à la Maison-Blanche.

En pleine année électorale, la question s’est transformée en bras de fer entre Joe Biden et son prédécesseur. Le démocrate de 81 ans a, dans son allocution mardi, étrillé les récents propos de son rival sur l’Otan.

«C’est anti-américain»

Samedi, Donald Trump avait affirmé qu’il «encouragerait» la Russie à s’en prendre aux pays de l’alliance de défense si ceux-ci ne payaient pas leur part. «C’est idiot, c’est indigne, c’est dangereux, c’est anti-américain», a asséné Joe Biden.

Reste que le Parti républicain s’est déjà mis en ordre de bataille derrière l’ancien président. Au Sénat à majorité démocrate, plusieurs républicains ont voté en faveur de l’aide à l’Ukraine, permettant l’adoption du texte à la majorité qualifiée. Mais c’est une tout autre affaire à la Chambre des représentants, à majorité républicaine.

Son président Mike Johnson refuse depuis des mois d’examiner le texte sans changement sur, tout autre sujet, la politique migratoire de l’administration Biden. «La sécurité nationale commence par la sécurité à la frontière», a-t-il insisté mardi.

«Comme Trump l’a suggéré»

Les républicains demandent que l’aide à l’Ukraine soit couplée à un durcissement de la politique migratoire, dans un contexte d’arrivées record à la frontière avec le Mexique. Un texte de compromis en ce sens avait récemment été présenté au Sénat. Mais les conservateurs l’ont finalement rejeté, assurant qu’il n’était pas assez ferme.

Difficile de ne pas y voir l’influence de Donald Trump, qui a fait de l’immigration clandestine un thème de campagne majeur et n’entend pas donner de victoire politique à Joe Biden en pleine année électorale. Les démocrates y sont, dans l’immense majorité, favorables à ce texte. Les républicains, eux, sont divisés entre faucons interventionnistes, pro-Ukraine, et lieutenants de Donald Trump, bien plus isolationnistes.

Lundi soir, le sénateur Lindsey Graham, jusqu’ici l’un des premiers soutiens républicains de l’aide à l’Ukraine, a annoncé qu’il s’opposerait finalement à l’adoption de la nouvelle tranche d’aide, préférant à la place un système de prêts… «comme le président Trump l’a suggéré». Illustration parmi tant d’autres de l’influence écrasante du candidat républicain au Congrès.

Les républicains à la Chambre inculpent le ministre de Biden chargé de l’immigration

Les républicains à la Chambre américaine des représentants ont inculpé mardi Alejandro Mayorkas, le ministre du président Joe Biden chargé de l’immigration, l’accusant d’avoir provoqué une crise migratoire à la frontière entre les États-Unis et le Mexique.

C’est la première fois en près de 150 ans que le Congrès décide d’une telle sanction contre un ministre. Mais sa destitution reste largement improbable, compte tenu de la majorité démocrate au Sénat. Joe Biden a fustigé mardi cette inculpation, qualifiée d’«acte flagrant de politique politicienne».

(AFP)

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